En France, « en 2008, près d'un bâtiment sur dix abritant des pondeuses en cage est déjà aménagé aux nouvelles normes » de bien-être animal qui entreront en vigueur en 2012 dans l'UE, selon une étude sur les exploitations avicoles publiée vendredi par le service de la statistique et de la prospective (SSP) du ministère de l'Agriculture.
Les nouvelles normes européennes de bien-être animal vont imposer à partir de 2012 un espace minimal de 750 cm2 par poule au lieu de 550 cm2 actuellement.
« Plus du tiers (38 %) des éleveurs de pondeuses non encore équipés de cages aux normes de 2012 a déclaré vouloir le faire d'ici à la fin de 2011, les autres n'envisageant pas de le faire au moment de l'enquête ou ne se prononçant pas », ajoute l'étude.
Pour sa part, Francis Damay, président du Comité national pour la promotion de l'œuf (CNPO), l'interprofession de la filière, affirme que « entre 30 et 50 % de bâtiments sont aujourd'hui aux normes ».
Si 10 à 20 % des élevages devraient renoncer à se mettre aux normes, et donc abandonner cette activité, « d'autres compenseront ces départs », assure-t-il.
D'autant que la consommation d'œufs a augmenté de 6 % en France en 2009 et qu'elle devrait suivre la même tendance en 2010, ajoute Francis Damay.
« Nous respecterons la réglementation européenne, sinon la grande distribution ne pourra pas mettre en rayon des œufs qui ne respecteraient pas les normes », déclare le président du CNPO.
« Le souhait de moderniser est inversement proportionnel à l’âge des bâtiments. Seulement un tiers des bâtiments construits de 1974 à 1980 seraient mis aux normes de 2012 contre plus de la moitié de ceux terminés depuis l’an 2000 », selon le SSP.
Avec près de 12 milliards d'œufs de consommation en 2008, la France est avec l'Allemagne en tête des pays producteurs européens. 80 % des œufs consommés proviennent des poules en cage, selon les statistiques officielles.
Selon Francis Damay, les investissements pour la mise aux normes de bien-être se chiffrent à près d'un milliard d'euros, soit 25 euros par poule pondeuse.
L'étude du SSP indique par ailleurs que la production de poulets de chair est restée stable entre 2004 et 2008. « Cette apparente stabilité masque une redistribution des productions au détriment de la filière de la qualité qui marque un net repli depuis la crise aviaire d’octobre 2005 : baisse de 9 % pour les poulets de label, 5 % pour les AOC ».
La part globale de la filière des poulets de qualité représente désormais moins de 15 % (16,2 % en 2004) de la production totale de poulets. Cette part atteint à peine 10 % pour les exploitations ayant une activité avicole récente, précise l'étude.
« La production issue de l’agriculture biologique fait exception, +10 %, tout en restant marginale en volume (0,6 % de la production totale de poulets) », ajoute-t-elle.