L'indice des prix alimentaires de la FAO s'établit à 165,3 points en septembre 2015. Il a repris un point après une forte chute en août, mais reste inférieur de 18,9 % à son niveau de septembre 2014, indique l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture dans son baromètre paru le jeudi 8 octobre.
Pour la FAO, la chute des prix lors de l'année écoulée est due à des stocks élevés, un faible cours du pétrole et le raffermissement du dollar américain. Elle ajoute que sur ces trois facteurs, « aucun ne semble appelé à s'inverser à court terme », confirmant une tendance des prix de l'alimentation stable, voire en recul.
Le blé tire la tendance baissière
Les céréales, dont la prévision de récolte s'établit à 2.534 milliards de tonnes, suivent la tendance générale et leur indice FAO se repli de 13,1 % sur un an. Le blé tire cette tendance avec des stocks abondants et de bonnes perspectives de récoltes qui influent sur les prix vers le bas. Le riz continue sa tendance baissière pour le troisième mois consécutif malgré une récolte qui s'annonce « peu encourageante ». Les céréales secondaires sont, quant à elles, mieux valorisées grâce aux prévisions à la baisse de la production de maïs.
Les destins sont croisés pour les huiles végétales. Alors que l'indice FAO des huiles de palme et de soja est en baisse face aux bonnes disponibilités de ces deux produits, les huiles de colza et tournesol voient, elles, leur prix remonter à la suite des craintes sur les volumes disponibles pour l'importation. Le prix du sucre est, lui, en augmentation du fait des mauvaises conditions climatiques sur les bassins de production. Alors qu'au Brésil, de fortes précipitations ont endommagé les cultures, en Inde et en Thaïlande, c'est la sécheresse qui a compromis les rendements.
Du côté des productions animales, l'indice FAO des produits laitiers reprend 5 % après une forte baisse en août. La production néo-zélandaise, qui a ralenti après la chute des prix, est à l'origine de cette tendance haussière. L'indice de la viande est, lui, resté stable, masquant des tendances hétéroclites. Alors que le prix de la volaille diminue depuis plusieurs mois, celui de la viande bovine augmente face à la demande. Le prix du porc reste, quant à lui, stable.
La FAO rassurante concernant la sécurité alimentaire
Dans son rapport bi-annuel « Perspective de l'alimentation », la FAO se réjouit de cette baisse des prix alimentaires qui rassurent quant à la sécurité alimentaire au niveau mondial. La facture des importations alimentaires devrait s'établir à 1.090 milliards de dollars en 2015, alors qu'elle avait atteint un record de 1.350 milliards de dollars en 2014.
Cependant, l'organisation de l'ONU met en garde contre la baisse des revenus subie par les agriculteurs. Les auteurs rappellent également que « la réduction des marges pour les petits exploitants ruraux a de fortes chances d'aboutir à une réduction des investissements à la ferme, rendus en partie responsables des fortes hausses de prix durant la dernière décennie. »