Les terres et prés vendus libres se sont échangés à 5.430 €/ha en moyenne en 2011, soit une hausse de 6 % par rapport à 2010, a indiqué la Fédération nationale des Safer dans son bilan annuel du marché foncier rural, présenté le 30 mai 2012. Les terres vendues louées sont cotées 30 % moins chères, à 3.830 €/ha. La plupart des transactions concernent des biens loués.
Ces moyennes de prix masquent des écarts importants, avec des records dans les grandes plaines du Nord et sur le pourtour méditerranéen, où les prix dépassent 6.500 €/ha. La valeur varie aussi selon les productions dominantes : les prix moyens des terres libres s'échelonnent de 4.150 €/ha dans les zones d'élevage à 6.000 € dans les zones de production laitière et de grandes cultures. Dans ces dernières, avec seulement 0,3 % de la SAU totale en terres libres à vendre, la rareté tire les prix vers le haut.
Un autre phénomène pourrait participer à cette hausse des prix du foncier rural : l'émergence de sociétés de capitaux, détenues par des non-agriculteurs, dans les zones les plus rentables. Pour autant, la Safer ne peut quantifier ce phénomène, n'étant pas informée des transferts de parts sociales qui peuvent cacher des changements de main de foncier. Un développement qui pourrait être au détriment des entreprises familiales.
Depuis 1997, le prix des terres vendues libres ou louées grimpe lentement mais sûrement, enregistrant une hausse de 50 % en quinze ans (en euros constants, hors effet d'inflation). Les personnes physiques agricoles restent les acquéreurs majoritaires du marché agricole en captant plus de 60 % du marché en nombre et en surface.
Les personnes morales agricoles ne cessent de renforcer leur part de marché : les sociétés d'exploitation agricole ont multiplié par 2,8 leurs achats depuis le milieu des années 1990 ; les GFA et SCI agricoles par 2,2. Les non-agriculteurs occupent quant à eux 21 % du marché en nombre mais 36 % en valeur du fait de leur préférence pour les biens bâtis, relève l'étude de la FNSafer.