Faire travailler ensemble des chercheurs, des industriels et des agriculteurs sur des sujets qui vont de l'amélioration des plantes à la bioraffinerie végétale en passant par l'adaptation des systèmes de culture, le machinisme ou la biodiversité, et les tester sur une vraie exploitation, telle est l'ambition de la « Ferme du futur ».
Le projet a été officiellement lancé par les organisations agricoles de l'Oise, le pôle de compétitivité Agroressources Picardie-Champagne, l'école d'ingénieurs LaSalle Beauvais (ex-Isab), les coopératives régionales et des fournisseurs de l'agriculture.
Concrètement, cette vaste plate-forme de recherche et d'expérimentation va voir le jour sur le site de l'école d'ingénieurs qui dispose à la fois de laboratoires et d'une exploitation agricole de 300 ha. Les partenaires ont prévu d'investir entre 10 et 20 millions d'euros dans ce projet.
Dans un premier temps, les expérimentations seront axées sur de nouveaux modes de conduite culturale, l'agriculture de précision, la robotisation et la production d'énergies renouvelables avec les cultures destinées à la biomasse et utilisables en plantes entières par l'industrie, mais aussi le biogaz, le photovoltaïque ou l'éolien.
Pour chacune des innovations testées, leurs limites et leurs avantages pour les agriculteurs seront mesurés sur le plan agronomique, économique, énergétique, social et environnemental.
« Le pôle de compétitivité a déjà réuni de nombreux partenaires, ajoute Daniel Thomas, son président. Il manquait un maillon au dispositif : le monde agricole. » C'est désormais réparé.
« Jusqu'à présent, le fruit des innovations échappe pratiquement toujours aux agriculteurs, regrette François Clabaut, président de CER France Oise. Le premier enjeu de la Ferme du futur, pour eux, sera de trouver les voies pour garder une partie de la valeur ajoutée sur les exploitations agricoles. »