Des élus de la vallée du Tescou, qui abrite le site de retenue d'eau contesté de Sivens (Tarn), ont exprimé leur colère de n'avoir pu obtenir de garanties sur l'expulsion immédiate des zadistes lors d'une entrevue à la préfecture d'Albi, a constaté une correspondante de l'AFP.
Une vingtaine d'élus du Tarn et du Tarn-et-Garonne ont été reçu le vendredi 20 février 2015 par le secrétaire général de la préfecture d'Albi, Hervé Tourmente, en l'absence du préfet Thierry Gentilhomme, en déplacement à Paris.
Elus et riverains de Sivens se mobilisent
Faute d'avoir pu obtenir satisfaction, ces derniers « réfléchissent à des actions à mener », a indiqué Mme Lherm, également conseillère générale de Rabastens. « Pour nous, le dialogue est rompu entre l'Etat et les élus », a-t-elle ajouté.
Dans une lettre adressée au préfet du Tarn vendredi, et dont l'AFP a eu connaissance, les élus réclament « l'expulsion sans délai (du site de Sivens) avant que des faits graves ne se produisent ».
Manifestations de protestataire à Toulouse et Nantes
Les riverains de la Zad devaient se réunir samedi devant la préfecture d'Albi tandis qu'à Toulouse, 450 zadistes se sont retrouvés devant la mairie. Ils manifestaient « contre l'agriculture intensive et le monde des bétonneurs », ont-ils expliqué.
800 manifestants se sont également rassemblés à Nantes pour dire non aux violences policières, un an après le rassemblement de plusieurs dizaines de milliers de personnes contre l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
Ces deux manifestations ont vu des heurts entre forces de l'ordre et protestataires. Les premiers ont répondu aux jets de pierre et de peinture par des canons à eaux à Nantes et des gaz lacrymogène à Toulouse.
Le tribunal d'Albi a ordonné la semaine dernière l'expulsion des zadistes des parcelles occupées depuis octobre 2013 et de la Métairie Neuve, propriété du conseil général du Tarn.
Les élus ne veulent pas être pris en otage par les élections
La ministre de l'Écologie Ségolène Royal avait toutefois récemment indiqué que l'expulsion n'interviendrait pas avant la décision du Conseil général le 6 mars sur l'avenir du projet de retenue d'eau.
Ce délai a été confirmé par le préfet du Tarn, M. Gentilhomme, lors d'une réunion d'apaisement avec les zadistes, début février.
« Elle [Mme Royal] nous dit qu'elle expulsera les zadistes après le 6 mars. Nous ressentons cela comme un chantage, nous lisons entre les lignes : votez bien et ensuite on expulsera », s'est indigné Mme Lherm, en référence aux départementales.
Selon le vice-président du conseil général du Tarn, Thierry Carcenac, qui était présent vendredi à la préfecture, « il n'y a plus de projet mais il y a des conséquences d'indemnisation des entreprises et l'Etat doit prendre ses responsabilités ». Il précise « Nous voulons être au clair sur les indemnités, qui représentent plusieurs millions d'euros avant le vote du conseil général. »
Mme Royal a enterré le projet initial de retenue d'eau le 16 janvier et proposé deux alternatives, en particulier une version allégée du projet le situant à 330 m en amont à Sivens.