« La revalorisation des cultures sous-utilisées est d'une grande importance pour que nos sociétés puissent relever les défis agricoles et alimentaires des décennies à venir », a déclaré, lundi 10 décembre 2012, José Graziano da Silva, directeur général de la FAO, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture.
« Notre dépendance à l'égard d'un petit nombre de cultures a des conséquences négatives à la fois sur les écosystèmes, la diversité de nos aliments et notre santé », a alerté le DG de la FAO, lors de l'inauguration du séminaire international « Cultures du passé et nouvelles cultures pour affronter les défis du XXIe siècle », séminaire qui se tient jusqu'au 13 décembre 2012 à Cordoue, en Espagne. « La monotonie alimentaire accroît le risque de carence en micronutriments», a souligné M. Graziano da Silva à l'ouverture du séminaire de Cordoue.
Selon la FAO, sur les quelque sept mille espèces de plantes cultivées ou consommées comme aliments tout au long de l'histoire de l'humanité, un bon nombre sont en train de disparaître, sacrifiées sur l'autel de la biodiversité, emportant avec elles leur diversité génétique. « Si nous perdons ces ressources uniques et irremplaçables, il nous sera bien plus difficile de nous adapter au changement climatique et d'assurer une alimentation saine et diversifiée pour tous », a prévenu G. da Silva, tout en soulignant le déséquilibre d'approvisionnement et la standardisation des cultures culinaires générés par la globalisation de l'économie.
Quatre cultures seulement - le riz, le maïs, le blé et la pomme de terre - constituent aujourd'hui la base alimentaire de l'écrasante majorité des humains, illustre simplement la FAO.
Pour relever les défis associés à ces phénomènes, le DG de la FAO a appelé à un examen approfondi des méthodes de production et de consommation et mentionné l'intensification durable de la production agricole que promeut la FAO. « L'intensification durable (produire plus avec moins, NDLR) est une agriculture qui préserve et améliore les ressources naturelles », assure l'organisation humanitaire.
G. da Silva a d'autre part souligné que les espèces oubliées et sous-utilisées « jouent un rôle crucial dans la lutte contre la faim et représentent une ressource essentielle pour le développement agricole et rural ». Il a plaidé en faveur de l'intensification de la recherche scientifique pour améliorer les cultures sous-utilisées.
« Mais les résultats de la recherche ne parviennent pas toujours aux petits producteurs, a-t-il averti. Il est important d'apporter notre soutien à l'agriculture familiale pour augmenter la productivité, contribuer à la sécurité alimentaire et nutritionnelle et améliorer les moyens de subsistance, tout en conservant la biodiversité dans les champs et nos assiettes et en protégeant notre terre. »