« Douze scientifiques de premier plan » devaient se réunir jeudi à Paris au siège de l'Inra pour poser les premières bases d'une coopération européenne en termes de recherche sur la sécurité alimentaire. Elle doit permettre de coordonner les travaux financés par les États « en vue d'un approvisionnement sûr et durable en denrées alimentaires », dans le contexte du réchauffement climatique et de la demande croissante, a indiqué jeudi la Commission européenne.
Il s'agit en fait de la première réunion du comité scientifique consultatif de l'initiative de programmation conjointe (IPC) de l'UE sur l'agriculture, la sécurité alimentaire et le changement climatique. Elle doit donner une « vision commune pour garantir un approvisionnement sûr et durable en denrées alimentaires tout en limitant l'impact de l'agriculture sur le changement climatique ».
La Commission a lancé le 28 avril à travers une recommandation un « grand programme commun de recherche » dans ce sens. Cette initiative regroupe vingt pays européens sous l'autorité conjointe de la France, représentée par l'Inra, et du Biotechnology and Biological Sciences Research Council anglais.
Cette IPC permettra « d'accroître l'efficacité des financements nationaux qui s'élèvent à plus d'un milliard d'euros chaque année » pour ces thématiques, « de partager les résultats actuels de la recherche et de coordonner les travaux futurs pour éviter les doublons et optimiser la rentabilité », souligne Bruxelles. La Commission européenne participera financièrement à cette effort de recherche collectif à hauteur de 2 millions d'euros, précise le communiqué.
Les douze scientifiques devaient évoquer jeudi un agenda stratégique pour l'IPC, lequel doit être établi d'ici à la fin de l'année.
Le changement climatique est l'un des principaux facteurs remettant en cause la capacité de l'agriculture à nourrir la population mondiale qui devrait atteindre neuf milliards de personnes d'ici à 2050, rappelle Bruxelles. Cela va entraîner une augmentation de 50 % de la demande alimentaire d'ici à 2030 alors même qu'il est prévu une forte augmentation de la demande de biomasse à des fins non alimentaires, comme pour la production des « biocombustibles », alerte le communiqué.