L’arrivée de gammes adaptées au marché français chez plusieurs constructeurs d’Asie et d’Europe de l’Est rebat les cartes dans les domaines du tracteur et des équipements. La démonstration de force de Kubota sur le Sima 2015 est une parfaite illustration de cette nouvelle concurrence qui fait peur aux réseaux établis.
Le tractoriste japonais s’est en effet offert un immense stand sur lequel il a mis en valeur sa gamme de tracteurs qui atteint maintenant 175 ch et peut recevoir une transmission à variation continue. Sa récente acquisition de Kverneland lui permet en outre de proposer toute une gamme d’outils tractés sous ses couleurs ainsi que deux terminaux Isobus opérationnels. Le défilé de concessionnaires des autres marques sur le stand pendant tout le salon témoigne de la crainte que suscite celui qui commencera à livrer des tracteurs produits en France dès le printemps.
Deux tractoristes coréens, Tym et Kioti, ont eux aussi fait une prestation remarquée. Finis les fonds de hall avec deux tracteurs désuets, les deux ressortissants du Pays du matin calme se sont exposés à des emplacements de choix, en particulier Tym, qui a chassé Total de son emplacement traditionnel entre les halls 5a et 6. Kioti a lui aussi mis les petits plats dans les grands dans le hall 5b, avec notamment un robot géant dans le style de Transformers conçu uniquement avec des pièces de tracteurs.
Percée de Bednar
Du côté des constructeurs chinois, la présence était beaucoup plus modeste et les tracteurs présentés inadaptés au marché français. Yto est le seul représentant de l’Empire du milieu à être en capacité de produire en France, grâce à l’usine de Saint-Dizier (Haute-Marne) rachetée au groupe Argo. Elle construit pour le moment des transmissions mais on peut parier sur la présence d’une gamme de tracteurs au prochain salon.
Dans le domaine du travail du sol, ce sont les constructeurs des pays d’Europe centrale qui bombent le torse. La percée la plus remarquée est celle de Bednar (anciennement Strom). Le constructeur tchèque propose des outils lourds qui plaisent aux agriculteurs français. Son compatriote Farmet s’est lui aussi illustré avec une gamme de grande largeur et un semoir rapide. Enfin, depuis son rachat par le polonais Unia, Agrisem expose aux côtés de sa maison-mère et propose un combiné de semis avec une herse rotative. On pourra aussi noter l’arrivée de fabricants plus exotiques comme le grec Papadopoulos ou un constructeur pakistanais de presses-ramasseuses, présents pour essayer de trouver des concessionnaires en France.
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