Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, qui venait à Nantes pour « passer un contrat de confiance » avec les producteurs de grandes cultures, s'est fait de nombreuses fois sifflé contre le trop-plein de réglementations.
Le Sommet du végétal s'est terminé, jeudi 20 février à Nantes, dans un climat plutôt électrique. Les céréaliers ont quelque peu chahuté le ministre de l'Agriculture, notamment sur les questions d'environnement. « Les agriculteurs ne veulent plus de règles en plus », a martelé Philippe Pinta, président d'Orama, le syndicat des grandes cultures. Les producteurs ont surtout dénoncé la « nouvelle contrainte touchant l'utilisation d'engrais sur les terrains en pente ».
Le cinquième programme de la directive nitrates prévoit en effet l'interdiction d'épandre de l'azote sur les terrains en pente de plus de 20 %. « C'est absurde et ingérable, tant pour l'agriculteur que pour l'Administration, estime Philippe Pinta. Nous n'accepterons jamais que ces hectares redeviennent de la jachère. Il faut faire une pause dans la réglementation, nous n'en pouvons plus. » Sur ce sujet, Stéphane Le Foll n'a pas vraiment rassuré les céréaliers, invoquant le contentieux avec l'Europe. « Des discussions sont en cours pour exclure certains hectares en pente », a-t-il juste précisé.
Autre sujet de mécontentement : les SIE (surfaces d'intérêt écologique). « Il n'est pas compréhensible que la Commission ne retienne les haies et les bordures de bois que pour une surface équivalente divisée par 13, au risque de voir supprimées toutes ces haies laborieusement plantées depuis plusieurs années », tempête Philippe Pinta. Et d'interpeller le ministre : « Il faut vous battre pour retrouver les équivalences sur les haies et les bordures de bois. » Une position entendue par Stéphane Le Foll, qui a indiqué avoir trouvé une position commune avec l'Allemagne pour porter ce problème à Bruxelles.
Une « MAE zones intermédiaires »
Les céréaliers ont toutefois quelques motifs de satisfaction : le ministre de l'Agriculture a en effet précisé que la méthode Azur, proposée par Orama pour l'application raisonnée d'azote dans les bassins d'alimentation de captage (Bac), lui convenait. Cette méthode, qui passe par un fractionnement de l'azote et l'utilisation d'outils d'aide à la décision, « va permettre sans baisse de production de répondre à l'exigence de la qualité des eaux dans 1.000 aires d'alimentation de captages prioritaires, soit près de 2 millions d'hectares, se réjouit le président d'Orama. C'est déjà utilisé par certains mais, là, tous les agriculteurs sur le Bac l'appliqueront. C'est important de se mettre d'accord avec l'Administration sur un outil reconnu. Cela remplace toutes les mesures plus strictes quantitatives ». « L'idée est de prendre le contre-pied du bio, des prairies et du miscanthus dans les Bac », appuie Christophe Terrain, président de l'AGPM (Association générale des producteurs de maïs).
Stéphane Le Foll s'est aussi prononcé en faveur de la mise en place d'une MAEC (mesure agroenvironnementale et climatique) spécifique pour les zones intermédiaires, « appuyée sur le cahier des charges de l'ancienne aide rotationnelle mais améliorée ». « Nous demandons 100 euros par hectare », a précisé Gérard Tubéry, président de la Fop (Fédération des producteurs d'oléagineux). Certains congressistes dans la salle restaient toutefois sceptiques sur cette MAE zones intermédiaires, craignant trop de contraintes. « Les contraintes seront les plus adaptées possibles mais elles devront être compatibles avec ce que demande l'Europe », a répondu Stéphane Le Foll. Pas sûr que cela rassure les producteurs.
un céréalier
vendredi 21 février 2014 - 15h11
j'ai environ moitié de mes 90 ha en pente bonjour les dégâts , on est au sommet de la connerie.