Le soutien public à l'agriculture dans les principales puissances agricoles a augmenté en 2012, interrompant la longue érosion qui l'avait conduit en 2011 à son niveau le plus bas, selon l'OCDE. Dans la zone de l'OCDE, le soutien aux producteurs s'est établi à 258,6 milliards USD (201,2 milliards d'euros) en 2012, soit 19 % des recettes agricoles, contre 18 % en 2011.
D'après un rapport publié le mercredi 18 septembre 2013 (1), qui décrit la politique agricole de 47 pays représentant près de 80 % de la production agricole mondiale, dont sept économies émergentes jouant un rôle majeur sur les marchés agricoles et alimentaires (2), les écarts dans les niveaux de soutien constatés en 2012 sont « sensibles », et très variables, entre pays membres de l'OCDE comme entre grandes économies émergentes.
Le soutien public aux producteurs s'est établi, en moyenne, à un sixième des recettes agricoles brutes dans les 47 pays étudiés. L'estimation du soutien aux producteurs est ainsi remontée à 17 % des recettes agricoles brutes en 2012, contre 15 % en 2011.
Selon l'OCDE, le soutien directement lié à la production est en recul de manière générale, mais les aides qui faussent la production et les échanges représentent encore environ la moitié du total. Si le soutien est de plus en plus découplé de la production dans les pays membres de l'OCDE, les marchés émergents s'appuient davantage sur la protection aux frontières et les mesures de soutien des prix du marché qui taxent les consommateurs.
« Étant donné que les marchés mondiaux des produits agricoles et alimentaires sont robustes et que les prix des produits de base devraient continuer d'augmenter, il est temps que les pouvoirs publics s'engagent de façon crédible à réformer largement le soutien à l'agriculture », a estimé Ken Ash, directeur des échanges et de l'agriculture à l'OCDE. « Pour satisfaire les besoins d'une population croissante et de plus en plus aisée, il faut abandonner les politiques du passé, dispendieuses et créatrices de distorsions, au profit de mesures qui améliorent la compétitivité et permettent aux agriculteurs de répondre aux signaux du marché, tout en assurant pleinement le financement de l'innovation », a t il ajouté.
Le rapport appelle à davantage d'attention sur les investissements publics dans le secteur tout entier, en rappelant l'importance d'une politique de l'innovation pour améliorer la productivité agricole.
Par ailleurs « il faut continuer à découpler le soutien à l'agriculture et la production, martèle l'OCDE. Même dans les pays où une grande partie du soutien est désormais dissociée de la production, les paiements sont en général fondés sur des droits antérieurs ou des superficies, et favorisent par conséquent les exploitations les plus grandes ». Beaucoup peut encore être fait, estime l'OCDE, pour réorienter les dépenses vers « certains objectifs concernant, par exemple, les bas revenus, le bien-être dans les collectivités rurales et la durabilité environnementale ».
La tendance dans l'Union européenne est conforme à celle de l'ensemble de l'OCDE, puisque le soutien à l'agriculture y est passé de 18 % des recettes agricoles à 19 %. L'accord de juin 2013 sur la politique agricole commune de l'UE pour la période 2014-20 n'entraîne pas de rupture majeure dans l'orientation ou l'ampleur actuelles du soutien dans les 28 États membres, assure le rapport de l'OCDE.
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(1) Politiques agricoles : suivi et évaluation 2013.
(2) L'Afrique du Sud, le Brésil, la Chine, l'Indonésie, le Kazakhstan, la Russie et l'Ukraine.
Pour en savoir plus, consultez le site de l'OCDE.