Des craintes avaient été émises sur la possibilité réglementaire de pouvoir exporter tout le sucre excédentaire produit cette année dans l'Union européenne. Cependant, les moyens ne manquent pas pour valoriser les 550.000 tonnes qui posent un problèmen a révélé vendredi Alain Jeanroy, directeur de la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB).
Sur les 2,2 millions de tonnes (Mt) de sucre excédentaire (1) produit cette année dans l'UE, 1,65 Mt pourront être exportées grâce à un contingent d'exportation accepté par l'OMC (Organisation mondiale du commerce). Ainsi, il reste 550.000 tonnes à placer.
«Il n'est pas question de stocker ces 550.000 t (2) de sucre pour les reporter sur la campagne suivante alors que le marché mondial est déficitaire et que les prix sont bons», a martelé Alain Jeanroy, directeur de la CGB.
Trois solutions se présentent pour valoriser ce sucre, a expliqué le directeur:
- Reclassifier ce sucre dans le régime des quotas, dans la mesure ou le quota à l'importation de 4 Mt de la part des pays les moins avancés risque de ne pas être réalisé, dans ce contexte de marché déficitaire.
- Une autre solution consiste à utiliser les certificats à l'exportation de la campagne prochaine pour cette campagne-ci.
- Troisième solution: «Nous pourrions faire valoir à l'OMC que les coûts de production sont inférieurs aux cours sur le marché mondial, ce qui permettrait d'exporter sans certificat. Aujourd'hui, ce serait possible car le marché mondial est effectivement au-dessus des coûts de production», a insisté Alain Jeanroy.
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(1) Sucre excédentaire: c'est le sucre qui n'entre ni dans le régime des quotas européens, ni dans le cadre des contrats de production privés de type éthanol par exemple.
(2) Sur les 550.000 tonnes de sucre qui posent un problème, 370.000 tonnes sont situées sur le seul territoire français.
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