La Fédération nationale bovine (FNB) s'élève ce mercredi 19 juin 2013 dans un communiqué contre les négociations d'un accord commercial entre l'Europe et les Etats-Unis et leurs conséquences potentielles, si elles débouchaient sur l'ouverture des frontières européennes à des contingents de viande bovine américaine. « Un tel accord se traduirait par le démantèlement des mécanismes de régulation du marché ou par l'accès à des contingents de plusieurs dizaines de milliers de tonnes supplémentaires de viande bovine, voire bien plus ! » estime-t-elle.
Cette mise en garde intervient alors que les ministres européens du Commerce viennent de trouver un terrain d'entente sur le mandat de négociation confié à la Commission européenne. La FNB est convainsue qu'un des objectifs américains est « d'ouvrir la voie à des exportations de viande bovine vers l'Europe. Ce serait à coup sûr pour les éleveurs français la déstabilisation d'exploitations déjà extrêmement fragiles, pour la filière une baisse accrue d'activité, et pour les consommateurs la perte des garanties sur la qualité sanitaire et la traçabilité. »
La FNB dénonce depuis longtemps déjà les conditions d'élevage outre Atlantique, et en particulier, les feed-lots. « Ce serait la perspective d'un produit issu de conditions d'élevage et de transformation qui ne seraient jamais acceptées en Europe ! Au-delà de la « ligne rouge » évoquée par les pouvoirs publics (hormones...), l'autre vraie ligne rouge de la négociation tient dans la nécessité de refuser l'importation du modèle feed-lots ».
L'organisation syndicale renvoie la balle au Parlement européen, s'étonnant qu'il « ne veille pas pour les viandes importées au respect strict des attentes des consommateurs. Pourtant en parallèle, les instances communautaires ne cessent d'alourdir les contraintes pesant sur l'élevage, décourageant les producteurs de poursuivre leur activité. De plus, ces différences de normes aboutissent à des écarts de compétitivité qui ne permettront pas aux éleveurs de pouvoir s'aligner sur des prix américains nettement plus bas. Avec un accord commercial USA-UE, les consommateurs et les citoyens européens ne savent pas ce qu'ils vont gagner. Ils sont sûrs de ce qu'ils vont perdre : l'identité de leur agriculture et la sécurité de leur alimentation. »