Plusieurs grandes chaînes allemandes de distribution alimentaire se sont mises d'accord pour soutenir financièrement à hauteur de plusieurs millions d'euros les agriculteurs qui élèvent leurs bêtes dans de bonnes conditions, ont annoncé les intéressés vendredi.
A partir de 2014, le discounter Lidl et les chaînes de supermarché Edeka (enseignes Edeka et Netto), Rewe et Real, filiale du géant de la distribution Metro, prévoient d'alimenter un fonds. Celui-ci versera aux éleveurs de porcs, de dindes et de poulets des primes quand ils rempliront une liste de conditions d'élevage, par exemple plus de place pour chaque animal, renoncer à la castration des porcelets ou encore à couper le bec des volatiles, a indiqué à l'AFP un porte-parole de QS, société chargée de coordonner le programme.
Les acteurs de la grande distribution, qui représentent à eux seuls environ les trois quarts du commerce alimentaire en Allemagne, réagissent ainsi au rejet de plus en plus grand des consommateurs de pratiques d'élevage considérées comme cruelles, et souvent dénoncées en public.
Le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung avance que le fonds mis en place aura un volume d'au moins 10 millions d'euros, pouvant grimper à plus de 100 millions d'euros. Mais au départ « seul un nombre réduit d'exploitations participera », a prévenu le porte-parole de QS.
La fédération allemande de protection des animaux rejette toutefois l'initiative, y voyant « une tentative mal déguisée » de court-circuiter l'intervention du législateur sur la question et le travail de labels indépendants de contrôle, a déclaré à l'AFP son président Thomas Schröder.
La fédération des agriculteurs DBV à l'inverse a salué « un pas important pour l'amélioration du bien-être des animaux dans l'élevage en Allemagne », dans un communiqué.