Une dizaine d'éleveurs de volailles des Côtes-d'Armor ne mettent plus de poussins en place dans leurs ateliers. Ils protestent contre la baisse du prix d'achat des poulets vivants annoncée par les industriels.
La Coordination rurale de la Bretagne a expliqué, dans un communiqué, que cette grève constitue « le seul levier que l'on puisse actionner du côté des éleveurs [...] pour faire prendre conscience, à la fois aux politiques et aux industriels, de l'importance capitale de la place des éleveurs, premier maillon d'une longue chaîne génératrice d'emplois ».
Pierre Lec'hvien, vice-président du syndicat, fait partie de ceux dont les poulaillers sont vides depuis bientôt un mois. « On nous impose des baisses de prix qui sont absolument injustifiées », estime-t-il. Il explique que la diminution de 20 €/t réclamée par les industriels n'est pas envisageable pour les éleveurs, qui font face « à une flambée de charges », liée à l'augmentation notamment des prix de l'alimentation et du chauffage (+55 % en un an, selon le syndicat ).
« Ce que veulent faire les industriels, c'est maintenir leurs bénéfices », assure-t-il. Faisant suite au recul des subventions européennes pour l'exportation de poulets, les groupes Doux et Tilly-Sabco voudraient diminuer leurs contrats avec les éleveurs. Mais Pierre Lec'hvien observe que même les industriels non concernés par ces aides réclament une baisse des prix.
La FRSEA de la Bretagne a indiqué, pour sa part, avoir demandé aux éleveurs de ne pas signer les avenants aux contrats prévoyant une baisse des prix des volailles. La FDSEA et Jeunes agriculteurs (JA) du Finistère rencontreront Stéphane Le Foll, le ministre de l'Agriculture, le vendredi 15 mars 2013.