Dans un courrier daté du 10 juillet 2013, Michel Prugue, le président de la Confédération française de l'aviculture (CFA), interpelle François Hollande sur la nécessité de conserver et d'ajuster le niveau des restitutions, sans quoi la filière avicole française pourrait perdre une partie de son marché à l'exportation.
« Nous comptons sur votre appui pour convaincre la Commission européenne de l'importance et de la légitimité de cette demande », insiste-t-il à l'égard de François Hollande. D'autre part, le syndicat souhaite qu'un délégué ministériel reprenne le flambeau d'Alain Berger, qui a élaboré un plan d'adaptation de la filière avicole française avant d'être appelé à d'autres fonctions.
Michel Prugue rappelle au président de la République que « la production de volailles de chair est attaquée par des importations en provenance des pays tiers, » et de l'Europe. Sur le marché international, « la filière volaille d'exportation est confrontée [...] à une concurrence exacerbée des principaux concurrents brésiliens ». Ces derniers « profitent d'une monnaie en constante dévaluation par rapport en dollar », d'une main-d'œuvre moins chère, et de « prix de matières premières inférieurs de 40 à 60 % par rapport à ceux de la zone euro. »
Du côté du marché intérieur, Michel Prugue tire la sonnette d'alarme et déclare qu'au cours des dix-huit derniers mois plusieurs entreprises d'abattage ont déposé le bilan. Etant donné la contractualisation qui lie ces sociétés aux éleveurs, ces derniers sont touchés de plein fouet par les difficultés économiques. « Face à la crise très grave qui affecte notre secteur, nous avons besoin maintenant de signaux forts, la priorité étant de redonner confiance aux éleveurs. »
Le syndicat demande une « interprétation favorable des normes administratives, sanitaires, environnementale et de bien-être animal », ainsi qu'un soutien à l'investissement (bâtiment, énergies renouvelables...). Il souhaite aussi voir appliquer l'étiquetage de la provenance des produits, indispensable à ses yeux pour « conserver la confiance du consommateur et reconquérir le marché intérieur. »