Publié le mardi 30 août 2011 - 18h53
La saison 2011 a été « catastrophique » pour la filière des fruits et légumes dans les Bouches-du-Rhône, avec une perte « colossale » de 110 millions d'euros et des exploitants « exsangues », du fait de la chute des prix et de la demande, a annoncé mardi la chambre d'agriculture.
« Cinq cents exploitations professionnelles spécialisées seront en cessation de paiement dans les prochaines semaines si des mesures ne sont pas mises en place en urgence », a souligné la chambre d'agriculture dans un communiqué.
Une perte de 85 millions avait déjà été essuyée en 2009 et l'année 2010, « normale », n'avait pas permis de remettre totalement les trésoreries à flot, a-t-elle rappelé.
La perte annoncée, encore provisoire, concerne douze productions majeures du département : aubergine, concombre, courgette, melon, salade, tomate, poire, abricot et pêche. Mais la chambre s'attend aussi à une perte d'au moins 15 millions d'euros pour la production de pommes.
L'effondrement des cours et de la demande, la crise du concombre et une météo capricieuse (gel en février, tempête en mars, grêle en mai et juin) expliquent ce mauvais résultat, selon la même source.
« Dès le début de l'année, on a constaté des prix très bas sur la salade, en dessous du coût de production, et on s'est dit : “Tiens, une nouvelle année commence.” Ensuite, sur la courgette, la fraise, les cerises, on n'a constaté aucun redressement et surtout, aucune demande », a expliqué Pascal Linossier, directeur général de la chambre d'agriculture du département.
Une surproduction en Espagne, qui déverse ses surplus chez ses voisins, la concurrence des produits de l'hémisphère Sud, « qui sont encore dans les frigos cet été alors qu'on devrait écouler les nôtres », et les quotas d'importation des produits turcs et marocains expliquent cette situation, selon lui.
« Quand l'Espagne va mal, nous on va très mal », a souligné M. Linassier, ajoutant que la crise du concombre, liée à la bactérie E. coli, a été « la cerise sur le gâteau » : « Quand on effraie le consommateur, il achète autre chose. »
« Les prix européens sont encore un peu protégés mais d'année en année, on va vers des prix mondiaux. Or, au vu du coût de la main-d'œuvre, des normes sanitaires, de la politique de réduction des intrants et des règlements en tous genres, on ne peut pas faire face à la concurrence car les règles du jeu ne sont pas les mêmes partout. On va dans le bon sens en termes de qualité de la production, mais il y a des distorsions », a-t-il dit.
La chambre d'agriculture réclame des mesures d'aide d'urgence pour les exploitants, ainsi que des mesures structurelles « pour rendre sa compétitivité » à la filière.
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