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L’assurance obligatoire, un handicap pour la compétitivité des céréaliers (ODA)

Publié le mardi 25 mai 2010 - 18h06

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Alors que les sénateurs débattent actuellement et jusqu’à la fin du mois du projet de loi de modernisation de l’agriculture (LMA), Renaud de Kerpoisson, président d’Offre et Demande Agricole (ODA), réagit sur deux points majeurs du projet gouvernemental : la dotation pour aléas (DPA) et l’assurance.

 

« Sur le principe, la DPA est un très bon outil pour les céréaliers. Elle les amène à économiser pour puiser dans le bas de laine les mauvaises années », explique-t-il. Mais pour le responsable d'ODA, lui-même agriculteur, l’outil a deux limites :

 

- la dotation n’est pas proportionnelle aux surfaces ou au chiffre d’affaires. « 25.000 € à provisionner, cela ne représente rien pour les grandes exploitations », souligne-t-il. En outre, « c’est le risque de prix qui impacte, plus que le rendement ; or il ne pourra pas être provisionné ».

 

- la DPA est conditionnée à la contractualisation obligatoire d’une assurance. Pour Renaud de Kerpoisson, les céréaliers n’ont pas vraiment besoin d’une assurance. « En France, le risque de rendement n’est pas élevé (+/-10 % par rapport à la moyenne). A partir de 2013, c’est le risque de prix qui nous intéresse. Et là, les variations sont nettement plus importantes (+/- 30 % par rapport à la moyenne) », explique le président d'ODA.

 

 

Impasse sur les marchés à terme

 

« L’assurance systématique sur le prix et le rendement a un coût qui grève la compétitivité de nos entreprises au niveau européen », martèle Renaud de Kerpoisson, tout en s’inquiétant de la pérennité d’un système fondé sur la réassurance publique dans le contexte financier actuel.

 

Reprenant sa casquette de président d’ODA, Renaud de Kerpoisson ne voit qu’une seule solution : les marchés à terme. « Nous en avons beaucoup discuté avec les ministères de l’Agriculture et de l’Economie au moment de la préparation de la loi, mais le texte présenté aux parlementaires n’a rien retenu », constate-t-il, encore abasourdi. « Il n’existe pas de moyen plus économique que les marchés à terme pour se protéger des fluctuations de prix », assure-t-il.

 

Aujourd’hui, il existe déjà, en Europe, des marchés à terme pour le blé, le maïs, le colza et l’orge de brasserie. « Il faut travailler à de nouveaux contrats pour les développer sur l’orge fourrager, le blé dur, le tournesol, les pommes de terre, les betteraves sous quotas… », estime Renaud de Kerpoisson. Pour lui, l’Etat doit s’impliquer dans la création de nouveaux outils, comme l’avait fait Pierre Bérégovoy en 1986, et former les gens à les utiliser.

 

Depuis treize ans, ODA forme les agriculteurs à la gestion des risques, en donnant des repères concernant les mécanismes de marché et en apprenant à utiliser les outils financiers de gestion des risques.

A.De.

Les commentaires de nos abonnés (1)
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Etat = faux cul

mercredi 26 mai 2010 - 16h09

Enfin quelque chose d'intelligent Ceci dit nous savions déja cela. Le plus simple est donc de ne pas imposer d'assurance obligatoire et d'intégrer le risque du marché pour pouvoir bénéficier de la DPA qui doit aussi être proportionnelle à la taille de l'exploitation; le problème est qu'en fait le gouvernement est hypocrite, car il est ruiné et ne tient pas du tout à ce que la DPA soit utilisée par les agriculteurs; il met donc des freins sans en en avoir l'air.
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