Publié le vendredi 24 juin 2011 - 16h50
Michel Dantin (PPE, démocrate-chrétien) et Stéphane Le Foll (S&D, socialiste), deux eurodéputés français en vue sur les questions agricoles, saluent sans réserve le rapport Dess sur la Pac post-2013, voté jeudi par le Parlement européen. Mais le « verdissement » suscite les réserves du Copa-Cogeca et de France Nature Environnement, pour des raisons diamétralement opposées.
Stéphane Le Foll, dans un communiqué du 23 juin 2011, évoque un « un vote historique ». Selon lui, « l'abolition des références historiques, l'aide aux petites exploitations, le rééquilibrage en faveur de l'élevage et surtout l'adoption du principe de la dégressivité des aides directes en fonction de l'emploi et de l'environnement constituent [...] des avancées décisives, voire de petites révolutions. [...] Le verdissement des aides du premier pilier – contrairement aux idées initiales du rapporteur Dess – permettra ainsi d'inciter les agriculteurs à adopter de bonnes pratiques agricoles et d'être performants économiquement et écologiquement », explique l'eurodéputé.
Pour Michel Dantin, le rapport Dess « valide une approche positive de la contribution que l'agriculture apporte à l'environnement et appelle à une levée des contraintes administratives souvent lourdes qui sont fixées par les règlements européens et les textes nationaux dans ce domaine. En se prononçant à la fois pour une dégressivité des aides directes et un renouvellement des outils de régulation, il marque également une vision nouvelle vis-à-vis de la dimension sociale de la Pac », poursuit l'eurodéputé. Lequel, dans un communiqué du 23 juin 2011, ajoute : « Nous devons impérativement veiller à ce que le budget agricole soit maintenu au moins à son niveau actuel. »
De son côté, le Copa-Cogeca (syndicats et coopératives de l'UE) exprime « sa satisfaction » après le vote des eurodéputés sur la future Pac. Dans un communiqué du 23 juin 2011, il souligne en particulier leur appel à « une Pac forte, dotée de deux piliers et avec comme principal objectif la sécurité alimentaire ». Le Copa-Cogeca salue également l'appel des eurodéputés à un maintien des droits de plantation viticoles après 2015. En revanche, « avec les défis combinés du changement climatique et de la demande alimentaire croissante, nous ne pouvons pas continuer dans la même voie, à savoir verdir encore la Pac car cela augmente les coûts pour les agriculteurs et réduit la productivité ».
France Nature Environnement (FNE) fait une lecture radicalement différente du rapport Dess, considérant que les eurodéputés se révèlent implicitement « opposés à un verdissement ambitieux des aides européennes à l'agriculture ». FNE se dit « déçue du résultat de ce vote, qui remet en cause le caractère obligatoire du verdissement des aides européennes ».
La Coordination européenne Via Campesina estime que le Parlement européen « a confirmé plusieurs orientations positives de la Commission européenne : dégressivité des paiements directs liée à l'emploi, paiements directs réservés aux agriculteurs actifs, abandon des références historiques, création d'un régime spécifique pour les petites fermes et mesures pour l'environnement dans le premier pilier ». Le syndicat regrette cependant, dans un communiqué du 24 juin 2011, que le rapport Dess, à force de « compromis », reste « vague » sur beaucoup de ces points.
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B.Co.
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