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Article 12 :

Coproduits agricoles, agropellets: nouvel or vert?

Le gisement est prometteur. Les projets de centrales électriques, de chaufferies aux sous-produits agricoles et de production de granulés se multiplient.

 

Retrouvez tous les documents de référence utilisés pour l'article sur les coproduits agricoles en bas de page.

 

LE CONTEXTE

Une trentaine de projets en cours

La France s’est fixé comme objectif d’atteindre une part de 21% d’électricité d’origine renouvelable vers 2010. Pour parvenir à cet objectif, le gisement des coproduits agricoles et forestiers sera mis à contribution: une trentaine de projets de centrales électriques fonctionnant à la biomasse sont dans la course. Ils représentent une capacité globale de 550 mégawatts et devraient mobiliser plusieurs centaines de milliers de tonnes de paille et de bois plaquettes principalement.

Jusqu’à présent, les initiatives d’envergure ont été rares dans ce domaine: la plus connue reste celle de l’office de HLM de Melun, qui consomme depuis une décennie 800 t/an de paille en balles pour chauffer 250 logements sociaux à Villeparisis (Seine-et-Marne).

 

Ressources: ne pas pénaliser les autres usages

Plusieurs régions ont évalué la ressource en paille disponible sans pénaliser les autres usages: élevage, amendement organique des sols. En Picardie, l’étude Cartopailles (Inra et Arvalis) a montré que 625.000 tonnes de paille pouvaient être réservées à ces nouveaux usages, sur un total de 2,5 Mt (1). En respectant dans la rotation un taux d’exportation constant d’une paille sur trois, le niveau de matière organique des sols baisserait de seulement 2,5% en cinquante ans. Il pourrait être compensé par l’implantation de cultures intermédiaires et par la réduction de la profondeur de travail du sol.

 

Combustibles: de nombreux déchets agricoles disponibles

Issues de céréales, siliques de colza, coques de noix, noyaux d’olives, sarments de vigne… Une large palette de déchets agricoles est déjà utilisée comme combustibles par des agriculteurs. D’autres projets sont en cours. Dans l’Oise, la coopérative Lin 2000 installe une chaudière en cogénération utilisant 7.000 t/an de paille de lin et d’anas pour chauffer des bâtiments communaux. En Ile-de-France, un éleveur de chevaux va brûler 4.000 t/an de fumier et de paille.

Agriculteur dans les Ardennes, Alain Bon a inventé un récupérateur de menues pailles installé à l’arrière de la moissonneuse-batteuse. Avec ce système commercialisé par la société Thierart, l’agriculteur collecte un sous-produit proche de la paille (ainsi que les graines d’adventices), sans risque pour la matière organique de son sol. Les volumes récupérés seraient de 2 t/ha pour le blé, 1,5 t/ha pour l’orge et 0,6 t/ha pour le colza. Thierart finalise la mise au point d’une presse mobile pour compresser les menues pailles sous forme de briquettes chez les utilisateurs du récupérateur.

 

Agropellets: 100.000 tonnes d’ici à cinq ans

La croissance du marché du granulé de bois combustible ouvre la voie à une offre alternative de granulés agricoles (appelés aussi agropellets) fabriqués de manière composite à partir de sous-produits de déchets de céréales, de cultures énergétiques (miscanthus, etc.). Une dizaine de fabricants d’aliments du bétail et déshydrateurs se sont diversifiés dans cette activité. Selon l’Itebe, ce marché – anecdotique aujourd’hui – pourrait atteindre 100.000 tonnes d’ici à cinq ans. Mais, avec la hausse des matières premières agricoles, les agropellets ne sont pas toujours compétitifs par rapport aux granulés de bois. A l’avenir, les tensions sur la sciure de bois pourraient leur être favorables.

 

NOS BONS TUYAUX

- Arvalis-Institut du végétal, tél.: 01.64.99.22.00, www.arvalisinstitutduvegetal.fr .

- Chambre régionale d’agriculture de la Champagne-Ardennes, tél.: 03.26.65.18.52, www.champagrica.fr .

- Itebe, Institut des bioénergies, tél.: 03.84.47.81.00, www.itebe.net .

 

_____

(1) Source: Fédération régionale des coopératives agricoles de Picardie.

 

Prix de marché

Paille en balle dans des chaufferies industrielles ou collectives: autour de 20 € HT/t en andain, de 65 à 75 € HT/t rendu usine, soit de 0,016 à 0,019 € HT/kWh

Granulé de paille: 140 € TTC/t (source Office de HLM du Loir-et-Cher)

Agrogranulés: de 170 à 180 € HT/t vrac (source Itebe)

Equivalences (source: Arvalis):

- 1 tonne de paille à 85% de MS = 400 litres de fuel = 4.000 kWh

- 1 tonne de graines de céréales à 85% de MS = 420 litres de fuel = 4.200 kWh

 

Experts: VÉRONIQUE et JEAN-PAUL VANDAELE, agriculteurs à Pecy (Seine-et-Marne)

«L’atout du polycombustible pour chauffer 1.200 m2 de logements»

«Depuis deux ans, nous chauffons notre résidence principale, deux appartements, une salle de réception et un gîte de dix couchages avec une chaudière polycombustible de 500 kW, conçue et installée par la société Idem. A la fin de 2008, elle chauffera aussi un gîte de séjour de 39 couchages, soit une surface totale de 1.200 m². Par la suite, nous l’utiliserons pour une activité de transformation associée à de la cogénération d’électricité revendue à EDF. Depuis le départ, nous utilisons comme combustible du blé cultivé sur jachère sous contrat de culture énergétique. Avec une hypothèse de prix à 145 €/t, nous chauffons l’ensemble pour 13.600 €/an. En ajoutant l’amortissement et les frais financiers de l’investissement dans la chaudière, le coût est de 22.600 €/an. Si j’avais choisi le fuel, je dépenserais 25.800 € uniquement en combustible et il faudrait ajouter l’installation de la chaufferie. Dans le cas d’un chauffage électrique, c’était 28.500 €, sans compter le renforcement de ligne ni le transformateur et le compteur industriel. Actuellement, nous préférerions vendre notre blé plutôt que de le brûler, mais nous sommes liés par notre contrat jachère. Pour l’hiver prochain, j’envisage de racheter des lots de céréales déclassées ou un autre combustible.»

 

Une installation collective de granulation à la ferme

La société VDM Energie verte est sur le point de sortir ses premiers kilogrammes de granulés combustibles. Constituée par sept agriculteurs du Val de Mortagne, dans la Meurthe-et-Moselle, la SARL va transformer du miscanthus, du sorgho papetier et des sous-produits de céréales (blé, orge, maïs) en agropellets pour les particuliers. Les associés envisagent une production de 500 tonnes en 2008, 1.500 tonnes d’ici à quatre ans, avec un prix de vente inférieur à 200 €/t en vrac. 150.000 euros ont été investis dans l’unité de fabrication; une subvention de 30% de la Région et de l’intercommunalité est prévue. Une mélangeuse (Gondard) de 5 m3 mixe les matières premières, puis une vis doseuse (Kahl) régule l’arrivée du mélange dans la presse en fonction du chargement. Enfin, la presse (Kahl) fonctionnant à 300 kg/h fait passer le mélange dans une filière d’où sortent les granulés à 90°C. Tombés sur un tapis élévateur de 14 mètres de longueur se déplaçant très lentement, les granulés se refroidissent et perdent progressivement leurs «fines» (particules non agglomérées).

 

Photo 1 (ci-dessus) - Les agriculteurs associés dans la SARL VDM Energie verte (de gauche à droite): Jean-Luc Simonin, Nicolas Strabach, Virginie Strabach, Xavier Henry, Philippe Strabach, Remy Vuillaume, André Poinsard (manque Philippe Henry, absent ce jour-là).

Photo 2 (ci-contre) - «Nous avons choisi la marque Kahl pour sa fiabilité, car les installations qui tournent chez des agriculteurs en Allemagne avec les mêmes matières premières ne posent aucun problème technique », explique Philippe Strabach.

 

Pour en savoir plus:

1. Etude bibliographique sur la combustion des produits issus de cultures annuelles (blé, paille, maïs) (2.73 Mo) (Ademe. Mars 2006)

2. Dossier sur l'utilisation de la biomasse pour des usages non alimentaires (121.30 Ko) (Arvalis-Institut du végétal – juin 2005)

3. Approvisionnement en paille et bois du CEA de Valduc par la SARL Agro Energie (Côte-d'Or) (200.21 Ko) (compte-rendu publié lors du colloque "Energies et territoires". Cuma France. Novembre 2006)

4. Etude réalisée par la chambre d'agriculture du Rhône et l'association Hespul sur l'intérêt de la biomasse céréalière comme biocombustible (495.88 Ko) (mai 2006)

5. Exemples d'utilisation de la biomasse pour le chauffage collectif en substitution du fioul en France (137.00 Ko) (document réalisé par le CRDA du Bergercois. Chambre d'agriculture de Dordogne)

6. Trois documents sur la journée "Effet de serre, énergie et agriculture" du 19 décembre 2007 organisée à l'APCA par le groupe des chambres d'agriculture, le réseau national des Cuma et l'Ademe, en partenariat avec le ministère de l'Agriculture et de la Pêche, ainsi que celui l'Ecologie, du Développement et de l'Aménagement durables.

7. Diaporama sur le récupérateur de menue paille (4.86 Mo) (Thiérart, Ardennes) (P.S. Pour visualiser ce fichier, rendez-vous sur le site de Microsoft pour télécharger la Visionneuse PowerPoint 2007 )

8. Chiffres sur le récupérateur de menue paille (203.12 Ko) (Thiérart, Ardennes – CDER)

 

Liens utiles

 

Autres sources: articles parus dans "La France agricole"

- Pascal Seingier (Lumigny-Nesles-Ormeaux – Seine-et-Marne) chauffe 900 m² avec des céréales déclasssées et des écarts de triage (n° 3200, du 14 septembre 2007, page 67)

- Xavier Delommez (Vicq – Nord) économise 9.000 litres de fuel en récupérant les siliques de colza (n° 3200, du 14 septembre 2007, page 67)

- Le Gaec du Fallais (Maine-et-Loire) utilise indifféremment des plaquettes de bois, de la sciure compactée, des rafles de maïs, des bouchons de paille ou céréales (n° 3167, du 12 janvier 2007, pages 42-43)

- La mairie-école de Mailly-sur-Seille (Meurthe-et-Moselle) bientôt chauffée avec du tourteau de colza (n° 3156, du 27 octobre 2006, page 74)

- Alain Bon (Ardennes) a mis au point un récupérateur de menues pailles (n° 3147, du 25 août 2006, page 34)

- Exploitants à Salives (Côte-d'Or), Charles Schneider et son père Jacques approvisionnent en paille et bois le CEA de Valduc (respectivement 5.000 et 800 tonnes) (n° 3125, du 10 mars 2006, page 26)

(publié le 22 février 2008)

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Archives agricoles


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