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Récolte de miscanthus © GFA

Article 11 :

CULTURES LIGNOCELLULOSIQUES: en attente de références

Ces productions offrent une diversification dans la vente de combustible mais les débouchés sont encore incertains.

 

Retrouvez tous les documents utiles sur les cultures lignocellulosiques en bas de page.

 

Diversifier ses productions dans la perspective d’une baisse des aides Pac, retrouver la maîtrise de sa commercialisation dans une nouvelle filière, implanter des plantes peu exigentes dans des parcelles difficiles... Voici quelques-unes des raisons qui poussent beaucoup d’agriculteurs à s’intéresser aux cultures énergétiques.

 

LE CONTEXTE

Base de données en constitution

L’Union européenne a pour ambition de doubler la part d’énergie produite à partir de biomasse, la faisant passer de 4 à 8%. Pour éviter une trop forte pression sur l’usage des terres, les cultures lignocellulosiques utilisables en plante entière et qui ont le meilleur rendement de matière sèche à l’hectare sont privilégiées.

Pour constituer une base de données sur les ressources en biomasse agricole et forestière, l’Etat français a mis en place, en 2006, le projet Regix, coordonné par le GIE Arvalis/Onidol. Un réseau expérimental étudie des espèces pérennes (fétuque, luzerne, miscanthus, panic érigé) et des espèces annuelles (maïs, sorgho, triticale, blé) dans différentes situations pédoclimatiques. Une première synthèse interviendra d’ici à l’été.

 

Plantes annuelles: itinéraires connus

Pour les céréales à paille, le sorgho ou le maïs, l’itinéraire technique et le rendement sont déjà bien connus. Au sein de cette catégorie, le triticale est rustique et produit avec peu d’intrants entre 8 et 15 t de MS/ha (plante entière). Son pouvoir calorifique (PCI) varie entre 4,1 et 4,5 kW/kg de MS (bois granulé: de 4 à 4,4 kW/kg de MS, bois plaquette: de 2,3 à 3,1 kW/kg de MS). Sa forte teneur en silice peut générer du mâchefer à la combustion (constitution de blocs qui stoppent le foyer); il nécessite donc une chaudière adaptée. Le sorgho fibre présente un potentiel de 12 à 20 t de MS/ha, avec une forte capacité à exploiter l’eau du sol. Son PCI est de 4,7 kW/kg de MS. Le maïs est plus productif mais avec des besoins en eau et en intrants supérieurs. Son PCI est plus faible: 4,3 kW/kg de MS.

 

Plantes pérennes: entre 8 et 20 t de MS/ha

Très médiatisé, le miscanthus est annoncé comme très productif, de 15 à 20 t de MS/ha, avec de faibles besoins en intrants (durée de vie de quinze ans). Cependant, le coût d’implantation des rhizomes est très élevé, de 2.500 à 3 500 €/ha.

D’une pérennité de dix ans, le switch grass (ou panic érigé) possède un potentiel de rendement plus modeste, entre 10 et 15 t de MS/ha, mais il semble plus rustique que le miscanthus. Pour ces deux cultures, les références actuelles doivent être confirmées par les résultats du réseau Regix. Le pouvoir calorifique du miscanthus se situe entre 4,8 et 5 kW/kg de MS, celui du switch grass entre 4,9 et 5,4 kW/kg de MS. Pour éviter le mâchefer, ils doivent être brûlés dans des chaudières à température modérée et grilles mobiles.

Le taillis à très courte rotation (TTCR) de saule, implanté pour vingt-cinq ans et récolté tous les deux ou trois ans, permet une production de 8 à 12 t de MS/ha/an. Cette production a l’avantage de s’intégrer dans la filière du bois plaquette déjà existante.

 

NOS BONS TUYAUX

Pour plus de renseignements, adressez-vous aux organismes suivants:

- Chambre régionale d’agriculture de la Champagne-Ardennes (fiches techniques et aspects réglementaires), tél.: 03.26.65.18.52, www.champagrica.fr .

- Association Aile (TTCR de saule), tél.: 02.99.54.63.23, www.aile.asso.fr .

- Station Inra d’Estrées-Mons, Stéphane Cadoux, tél.: 03.22.85.75.15, www.lille.inra.fr (dossiers thématiques/miscanthus).

- Chambre d’agriculture de l’Indre-et-Loire (switch grass), Christophe Bersonnet, tél.: 02.47.48.37.37.

- Chambre d’agriculture du Loiret, Laurent Lejars, tél.: 02.38.71.90.10.

- Chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne (étude sur la récolte et la combustion du miscanthus), Nicolas Trillaud, tél.: 05.53.77.83.89.

 

Expert: FRÉDÉRIC BIZIEUX, agriculteur à Saint-Nicolas-des-Motets (Indre-et-Loire)

«Nous allons vendre du granulé de switch grass»

«Le 15 février 2008, nous avons créé la SARL Champs d’énergies, dont je suis cogérant avec Franck Fournier. Une quarantaine d’agriculteurs de l’Indre-et-Loire y ont des parts. Sa vocation est d’acheter du switch grass et du miscanthus aux producteurs, de les faire granuler auprès de prestataires et de les commercialiser comme combustible auprès des collectivités et des particuliers. Une cinquantaine d’hectares ont été mis en terre en 2006 et 2007. Il s’agit surtout de switch grass car son coût d’implantation est nettement plus faible que celui du miscanthus et il résiste mieux dans des sols superficiels comme les nôtres. Au printemps prochain, nous allons doubler les surfaces de switch grass. Nous avons un projet d’approvisionnement avec la ville de Tours: il s’agit d’une chaudière polycombustible de 500 kW pour chauffer les serres horticoles. Les volumes de granulés nécessaires seront de 150 à 300 t/an car, au départ, il faudra compléter par du pellet de bois. Mais nous avons d’autres contacts auprès de collectivités.»

 

Marges brutes entre 460 et 900 €/ha

Selon un travail mené par la chambre d’agriculture du Loiret, le miscanthus assurerait une marge à l’hectare comprise entre 600 et 900 euros. Le switch grass suivrait, avec 650 à 760 €/ha. Puis viendraient le sorgho, avec 570 à 690 E/ha, et enfin le triticale, avec 470 €/ha environ (voir le tableau ci-dessus). Toutefois, ces calculs ont été réalisés avec des niveaux de rendement théoriques qui restent à confirmer sur les parcelles expérimentales locales. Quant au prix retenu pour la vente de l’énergie, à 15 euros par mégawatt, il s’agit d’un minimum puisque les prix actuels de marché de la paille combustible oscillent entre 16 et 19 €/MW. Par ailleurs, le coût de récolte en balle du miscanthus se situerait autour de 250 €/ha et de 110 €/ha en ensilage.

Quant au taillis à très courte rotation de saules, une étude menée par l’association Aile, dans le cadre du programme européen Life Environment Wilwater sur 200 hectares implantés en Bretagne, montre que cette culture est rentable via des partenariats avec des collectivités associant la fourniture d’énergie et l’épandage de boues ou la fertirrigation des eaux de stations d’épuration.

 

Pour en savoir plus:

 

(publié le 22 février 2008)

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