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Article 6 :

Suicide: rompre l’isolement

Le milieu rural est plus marqué que la ville par ces gestes désespérés qui emportent 13.000 personnes en France chaque année.

Pourquoi le suicide? Cette question lancinante était sans doute celle des nombreux participants à la réunion «Stress et suicide en agriculture» organisée le 28 novembre 2007 à Valdahon, dans le (Doubs). Jean-Jacques Laplante, médecin et responsable du pôle santé de la MSA de la Franche-Comté, prévenait d’entrée: «J’ai davantage de questions que de réponses. L’isolement, le sexe masculin (1), le célibat, de faibles études, la petite taille de la commune, la faiblesse des revenus augmente les risques. Il y a 2,5 fois plus de suicides dans les petites communes qu’à Paris. Certaines régions (Bretagne, Normandie) sont davantage touchées.» En revanche, le lien entre le suicide et le métier d’agriculteur n’est pas formellement établi. Jean-Jacques Laplante a démenti une autre idée reçue: la dépression est responsable d’un tiers «seulement» des suicides. Alors faut-il aller voir du côté du stress?

Parfois «contagieux»

Selon François-Régis Lenoir, psychologue, «le suicide est un acte individuel en réponse à un état psychologique qui ne permet plus de donner sens à la vie à un instant donné. Le stress est une réaction marquant la volonté de donner du sens. Le suicide marque l’arrêt de ce combat pour la vie. Parfois un stress extrême peut y mener, mais la crise identitaire, la crise des valeurs, des rôles sociaux, l’individualisme y poussent davantage». Enfin, autre idée reçue démentie par le docteur Laplante: les tendances suicidaires ne sont pas héréditaires. «En revanche elles sont parfois "contagieuses", comme si un interdit familial ou de voisinage était levé par le premier suicide.» Pour tenter d’enrayer le mal, les intervenants dégageaient des pistes: travailler au mieux vivre, au plaisir de vivre, essayer de voir ce qui va, prendre de la distance, avoir un confident, être à l’écoute des autres. «Face aux proches des disparus, même si face à leur culpabilité, à leurs questions, on est démuni, nous avons un devoir de "non-abandon" pour laisser les mots venir à celui qui veut les dire», concluait Régis Aubry, en charge des soins palliatifs au centre hospitalier de Besançon.

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(1) Les trois quarts des décès sont masculins, les trois quarts des tentatives féminines.

par Marie-Gabrielle Miossec

(paru le 14 décembre 2007)



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