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Article 2 :

Conditions de travail: apprivoiser le stress

Un tiers des agriculteurs souffrirait de stress. Ce n’est pas une maladie, mais la réaction de l’organisme pour s’adapter aux situations difficiles. Lorsqu’il devient chronique, il pose un problème de santé, entraîne des émotions négatives et peut aller jusqu’à l’altération du comportement. Le stress coûterait aux pays industrialisés 3% de leur PIB. A tel point que la Communauté européenne a établi un pacte en 2008, avec pour thème prioritaire la santé mentale sur le lieu de travail.

Les études sur le stress ont d’abord porté sur les salariés. Les risques psychosociaux en entreprise augmentent sous quatre facteurs: la pression exercée sur les individus, les changements incessants encouragés par les nouvelles technologies (un cadre serait interrompu toutes les sept minutes dans son travail), les frustrations liées au manque de reconnaissance et les relations tendues entre individus.

Les indépendants n’y échappent pas: les agriculteurs paient leur tribu entre incertitude sur la Pac, paperasserie, surcharge de travail, isolement...

La MSA est, depuis 2002, en charge du dossier. Ses actions varient: groupes de parole, prévention du suicide... Certains agriculteurs suivent des formations. Leur objectif: dominer leur stress pour reprendre la main.

Le mal frappe désormais les a griculteurs

Depuis 2004, la MSA étudie les conséquences du stress sur les exploitants. Une souffrance au travail qui peut être endiguée.

«Le stress au travail est une préoccupation majeure», prévient Jean-Jacques Laplante, médecin et directeur de la santé à la MSA de la Franche-Comté. Mis en évidence chez les salariés, les effets du stress s’observent aussi chez les indépendants. Et dans les mêmes proportions: une personne au travail sur quatre se dit concernée en Europe. Les exploitants agricoles n’échappent pas à la règle.

En 2004 (1), Jean-Jacques Laplante et François-Régis Lenoir, enseignant en psychologie sociale à l’université de Reims (et par ailleurs agriculteur) ont mené une enquête auprès d’exploitants: «Nous voulions mesurer leur souffrance au travail.» Spontanément, les exploitants interrogés se sont dits majoritairement préoccupés par la santé économique de leur exploitation alors que seuls 7% se faisaient du souci pour leur propre santé.

Les hommes parlent moins

Les deux tiers ont souligné que leur charge de travail, leurs horaires et l’administratif pesaient sur leur métier, et dénoncé le stress et la fatigue comme les plus fortes menaces sur leur santé. Jean-Jacques Laplante approfondit: «Lors des entretiens individuels, ils ont dénoncé la paperasse envahissante, les contrôles répétés, l’incertitude de la Pac, l’isolement, la solitude, l’image négative du métier. François-Régis Lenoir analyse: «Le stress en agriculture a toujours existé. Aujourd’hui, on met des mots dessus. La nécessité d’être «dur au mal» n’autorisait pas l’expression du mal-être. Ces valeurs «viriles» s’estompent, même si les hommes s’expriment toujours moins que les femmes.

En agriculture, les causes du stress se multiplient: le manque de perspectives, de lisibilité par exemple. Les agriculteurs dans les années soixante voulaient nourrir le monde. Quel est l’objectif actuel? La réforme de la Pac n’est pas en place que l’on sait déjà qu’il y en aura une autre. Les 35 heures ont modifié le rapport au travail, valeur forte en agriculture. La transmission crée un effet stressant majeur: les exploitants veulent transmettre comme leurs parents. Pourtant, autour, tout a changé».

Jean-Jacques Laplante poursuit: «Dès que nous organisons des tours de table, très vite, les agriculteurs parlent d’organisation de travail, de la saisonnalité des tâches, du temps imparti à la famille, du rapport entre vie privée et vie professionnelle, du couple. En outre, très souvent en agriculture, lieux de travail et de vie sont confondus.» C’est encore plus difficile de «poser son sac» de problèmes quand on quitte le travail.»

Aux causes du métier, peuvent s’ajoutent les causes générales, selon François-Régis Lenoir, qui travaille aussi pour des entreprises: «Travail sous pression, organisation défaillante, conflits entre personnes, manque d’autonomie, de reconnaissance, le fameux "toujours plus, toujours mieux", le zapping.» Les nouvelles technologies favorisent ce temps haché, le travail sans cesse interrompu. Un cadre serait interrompu toutes les sept minutes dans son travail. Les femmes sont plus touchées par le stress, sans doute le poids de la double journée entre travail, maison et enfants. Selon Jean-Jacques Laplante «les hommes ont un plus grand déni du risque, reculent les limites du possible. Ils sont davantage victimes d’accidents du travail alors que les femmes consultent davantage».

D’autres solutions que les médicaments

Une fois le constat posé, Jean-Jacques Laplante propose une solution expérimentée dans sa région, le groupe de paroles: «Vu les conséquences économiques et humaines de la souffrance au travail, nous devons nous en occuper. Sans rejeter cette solution, procéder uniquement par médicaments génère des dépenses mais pas toujours de solutions. Le groupe, la convivialité, les expériences partagées aident aussi. C’est impliquant, parfois difficile. Mais un groupe de paroles sur plusieurs jours permet de décompresser, de prendre un peu de recul face à son quotidien, d’échanger sur les stratégies mises en place chez des semblables.» Il conseille de développer les liens sociaux: «Le travail en commun favorise la diminution du stress, même si les relations dans les groupes, les coopératives, les Gaec ou au sein de la famille génèrent leurs propres tensions. Il y a conflit entre l’individuel et le collectif. C’est une équation à résoudre d’urgence : le collectif est protecteur en cas de crise. Les jeunes tiennent leur avenir dans les structures collectives, même si parfois ils s’y sentent à l’étroit. La formation aux agriculteurs qui se sentent parfois comme dans un couloir de contention permet de reprendre de l’autonomie.»

S’engager agit aussi positivement selon François-Régis Lenoir: «Nous l’avons mesuré sur deux groupes élus et non élus à la MSA. Ceux qui s’engagent ont davantage de pression, mais leur liberté de décider est aussi plus élevée grâce aux compétences acquises, à leur réseau plus étoffé, à la reconnaissance de leurs pairs. Être stressé cela s’apprend et se partage. Mais cela peut aussi se désapprendre en développant l’estime de soi, le sentiment d’utilité, en reprenant la main.» «Avoir un confident est essentiel, prévient Jean-Jacques Laplante, qui conclut: Mieux vaut éviter de s’enfermer. Les jeunes qui s’installent ne doivent pas casser leur vie sociale. Qu’ils continuent à aller au foot ou jouer de la musique pour leur bien et celui de leur entreprise. Sinon ils sont partis pour finir stressés.»

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(1) Depuis la loi de 2002, la MSA est en charge de l’Atexa, assurance accidents du travail et maladies professionnelles pour les exploitants.

Quelques définitions

- Stress aigu: fait suite à un événement exceptionnel: décès, maladie, divorce.

- Stress chronique: stress permanent.

- Stress posttraumatique: réaction différée à un stress aigu.

- Burn out: syndrome d’épuisement professionnel.

- Karochi: mort subite au travail due au stress. Cinquante cas par an au Japon.

Un sujet pris au sérieux depuis longtemps dans le monde

En France, le stress a occupé le devant de la scène en 2008. Mais si, chez nous, la montée en puissance de cette problématique a été lente, elle fait partie depuis longtemps de la réflexion sur les ressources humaines en Amérique du Nord. Aux Etats-Unis, 70% des accidents du travail seraient dus au stress. Au Canada, les agriculteurs disposent d’une ligne téléphonique baptisée «Farm stress line» depuis 1992, à la suite des crises économiques. En Ontario, les agriculteurs disposent d’un guide pour reconnaître et maîtriser le stress depuis 2004.

En Europe aussi, la situation évolue. En Belgique, les agriculteurs disposent d’une ligne, Agricall, qui pourrait ressembler à nos lignes SOS agriculteurs en difficulté. Elle reçoit 750 appels par an, avec suivi psychologique, envoi d’un médiateur, audit comptable.

Une étude de 2001 sur le stress donne les trois éléments les plus incriminés : l’administratif, le financier et le relationnel. 31% des agriculteurs seraient stressés et 29% en épuisement professionnel. Les solutions proposées: s’informer, se former, s’entourer. Enfin, avant même que l’Union européenne ne demande d’agir, l’Allemagne, les pays scandinaves et l’Angleterre avaient pris des dispositions légales demandant aux employeurs d’agir contre les facteurs propices au développement du stress professionnel.

Ne pas en faire une maladie

Le stress n’est pas une maladie en soi. C’est une réaction de l’organisme qui permet de mobiliser l’énergie pour faire face à une situation imprévue. L’organisme s’adapte, acquiert une expérience. Mais l’individu puise dans ses batteries, met son organisme en surrégime. Le stress devient négatif quand les contraintes sont trop souvent supérieures aux ressources. Jean-Jacques Laplante explique: «Cela peut se mesurer à l’aide d’échelles comme le questionnaire de Karasec. Il permet d’évaluer le rapport entre la «demande psychologique», c’est-à-dire la pression qu’impose le travail, et la « latitude décisionnelle», soit l’autonomie dont pense disposer la personne. Le stress peut passer par trois étapes. Dans la phase d’alarme, la personne stressée fait appel à ses ressources : discussions, appels téléphoniques aux amis, vacances. Parfois cela suffit. Suit la phase de résistance: il y a suractivité, surréflexion. La personne cherche à retrouver une pression supportable. Quand sa capacité de résistance s’amenuise, elle atteint la phase d’épuisement. Les symptômes deviennent envahissants et variables selon les individus : trouble du sommeil, de l’alimentation, hypertension, troubles musculaires, ulcère, eczéma, baisse de la concentration, de la mémoire, dépression, anxiété, frustrations, irritabilité, isolement, conduites addictives (alcool, tabac...), désintérêt professionnel, jusqu’à l’attitude hostile extrême où on ne maîtrise plus sa vie sociale. Cela peut aller jusqu’à l’extrême incivilité voire, chez quelques-uns, le suicide.» Le stress touche plus les femmes que les hommes. Il est plus marqué sur la tranche d’âge 45 à 55 ans, sans épargner les autres.

2. Un stage pour exprimer leurs émotions

Douze exploitantes de l’Oise ont suivi un stage pour ne pas se laisser déborder par leur stress.

Agricultrice dans l’Oise, Marie-France Rouyère a participé il y a six mois à un stage sur le stress organisé par son GVAF (groupe féminin): «Nous l’avons délocalisé à Etretat pour nous rendre vraiment disponibles. Notre groupe a déjà effectué des formations sur les relations humaines. Là, nous nous interrogions sur la relation entre le stress et la maladie.» Le séjour a duré quatre jours, dont deux jours de travail. «Nous avons choisi un formateur qui part du vécu. Chaque personne est familière de ses émotions. Le but du stage est de les exprimer sans culpabiliser la personne en face», explique Mathilde Schriver, conseillère à la chambre d’agriculture. Le coût de la formation a été partagé entre les participantes (200 euros), Vivéa a avancé 17 euros par personne et par heure de formation, et le GVAF 100 euros par personne. Marie-France Rouyère poursuit: «Le formateur nous a expliqué comment naissait et agissait le stress. Puis nous avons travaillé sur les quatre émotions : la joie que l’on veut partager, la peur qui demande d’être rassurée, la tristesse qui appelle la consolation et la colère que l’on veut faire entendre.»

Responsables de notre stress

Jean-Claude Viou, le formateur (1), précise sa démarche: «Les émotions nous constituent. Il n’y a pas que la technique, la comptabilité. Nous sommes responsables de notre stress. Une personne qui est surchargée entre l’exploitation, ses activités extérieures et ses enfants peut éprouver de la frustration à ne pas avoir de temps à elle. Quel sentiment va, chez elle, avec cet état: la colère, la peur? Si elle a besoin d’exprimer sa colère, il faut qu’elle soit « entendable ». Sinon, elle va envenimer la situation. Pas question pour autant de mettre l’autre au tribunal. Mais comment exprime-t-on ce que l’on ressent? Qu’est-ce que l’on s’autorise?» Marie-France Rouyère poursuit: «Nous exprimons assez facilement la peur et la tristesse. Nous retenons davantage notre joie et nos colères. Mais de ne pas exprimer sa joie génère aussi du stress. J’ai noté qu’avant de vouloir changer la personne en face, nous pouvons nous changer, prendre conscience de nos façons de faire, exprimer nos besoins. Voulons-nous être informée, être responsable, autonome, estimée ? Parfois, celui d’en face ne sait simplement pas ce que l’on veut.»

Un mois plus tard, les agricultrices et le formateur ont refait le bilan. Marie-France a eu l’occasion de mesurer les effets: «J’éprouvais une grande colère à propos d’une association. Avant je n’aurais rien dit. Là, j’ai parlé avec calme. Cela m’a servi aussi avec notre banquier.» Le prochain stage sera sur la négociation : apprendre à discuter de l’emploi du temps avec ses partenaires.

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(1) Contact : viou.formation@orange.fr

Mal-être au travail: un rapport et un accord

Entre un rapport ministériel, la signature d’un accord syndical, une déferlante de dossiers dans toute la presse, l’année 2008 aura été celle de la prise de conscience du problème du mal-être au travail. Le rapport, réalisé par le docteur Légeron et le statisticien Nasse, à la demande de l’ancien ministre du travail Xavier Bertrand, a été remis en mars 2008. Il a suscité de vifs débats. La mesure phare en était l’établissement d’un indicateur global tiré d’une enquête psychosociale pour évaluer le stress. Les détracteurs du rapport estiment qu’il privilégie la prévention axée sur les individus (tendance patronale) à l’impact des conditions de travail (tendance syndicale). D’autres voient dans la publication de cet indicateur une voie moyenne entre les deux tendances antagonistes. La publication de l’indicateur devrait intervenir cet été.Actualité plus consensuelle : toutes les organisations syndicales de salariés ont signé avec le patronat l’accord national interprofessionnel sur le stress au travail qui transpose l’accord européen de 2004. Il vise à augmenter la prise de conscience et la compréhension du stress au travail par les employeurs, les salariés et leurs représentants. La France emboîte le pas à l’Allemagne, l’Angleterre, les pays scandinaves et l’Italie. Les syndicats auraient souhaité que le stress soit classé comme maladie professionnelle.

3. Apprendre à relativiser

Pour prévenir les conséquences négatives du stress, la MSA de la Franche-Comté crée des groupes de parole.

Tout est parti du suicide d’un jeune agriculteur et de l’onde de choc qui a secoué sa région. Philippe Vivot, à l’époque délégué des jeunes agriculteurs à la MSA, veut agir. Après une journée organisée à Valdahon, avec une table ronde sur le stress et un débat sur « stress et suicide» en novembre 2007, la MSA de Franche-Comté décide de mettre sur pied un groupe de parole. Il se réunira sept fois à la fin de 2008, avec l’appui de Jean-Pierre Minary. Enseignant en psychosociologie à la faculté de Besançon, il travaille sur la façon dont les personnes s’engagent dans le cadre de leur travail, comment ils se produisent ou se détruisent.

Confidentialité promise

«Nous démarons sans thème précis, avec un engagement de confidentialité. Les participants parlent de leur cas. Le groupe a un effet libérateur : les participants voient qu’ailleurs il y a une souffrance proche. Les échanges les outillent car les stratégies de chacun sont différentes. Ils retrouvent une marge de manœuvre. » Douze participants s’inscrivent à la première rencontre : la fièvre charbonneuse qui frappe la petite région pousse autour de la table des éleveurs désemparés. « Ces groupes fonctionnent aussi en dehors des crises aiguës », précise Jean Pierre Minary. Six personnes suivront les sept séances : deux hommes et quatre femmes. L’une d’elles témoigne : « Malgré l’absence de thème, jamais la discussion n’a manqué. Nous habitons sur l’exploitation. Nous ne décompressons jamais. Face à la fièvre charbonneuse, nous avons pu relativiser. Le psychologue intervient peu mais nous pousse, sans nous juger. Cela m’a donné de l’air. » Une éleveuse poursuit: «Je ne sortais plus de chez moi, j’étais sous tranquillisants. J’y suis allée sur l’insistance de l’assistante sociale. Aujourd’hui, tout n’est pas rose mais je ne me sauve plus devant les gens. J’ai retrouvé de la sérénité, repris mes activités manuelles. » Philippe Vivot souhaite que d’autres groupes voient le jour, « avec davantage de jeunes, d’hommes », à partir de groupes déjà constitués comme les jeunes agriculteurs, les GDA, les groupes féminins. Jean-Pierre Minary conclut: «La composition du groupe doit être réfléchie pour que chacun se sente concerné par les autres.»

Témoignage: Christophe Bernard, médecin conseil à la caisse centrale de la MSA

«Le risque psychosocial, en parler, c’est déjà prévenir»

Christophe Bernard anime le colloque sur le risque psychosocial vendredi 23 janvier 2009 à Tours. « Il couvre le risque de souffrance mentale liée à l’activité professionnelle. C’est un risque au même titre que le risque chimique, le risque biologique, le risque physique, et il majore tous les autres. » La MSA a commencé, dans les années quatre-vingt-dix, en travaillant sur le stress posttraumatique des employés de banques victimes d’agression. Ce savoir-faire a été utile aux contrôleurs de la MSA. Autre secteur sensible : les abattoirs, avec l’exposition au froid, aux cadences, à l’humidité... «Les approches individuelle et collective sont complémentaires. Un management de qualité peut réduire le stress. » Depuis 2002, la MSA a aussi en charge les risques psychosociaux des agriculteurs. «Chaque caisse se détermine: prévention du suicide en Loire-Ardèche, groupes de parole en Franche-Comté. En parler c’est déjà prévenir.»

par Marie-Gabrielle Miossec

(publié le 23 janvier 2009)



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