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Budget européen 2014-2020

La bataille franco-britannique est lancée

Publié le vendredi 10 septembre 2010 - 12h09

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Rabais britannique mis en cause, subventions agricoles sur la sellette, impôt européen évoqué : les hostilités sont désormais clairement ouvertes pour la négociation du futur budget de l'UE, compliquée par un contexte de diète financière généralisée.

 

Devant le Parlement européen, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a averti cette semaine qu'il n'y aurait « pas de tabous ».

 

Jeudi soir, en Pologne, le commissaire européen au Budget, Janusz Lewandowski, s'est ainsi de nouveau interrogé sur la pertinence du « chèque » britannique, cette réduction sur la contribution budgétaire du Royaume-Uni obtenue de haute lutte en 1984 par Margaret Thatcher pour faire contrepoids notamment aux importantes subventions agricoles perçues par la France.

 

« L'Angleterre au début des années 1980 n'était pas un pays riche comparé aux autres, mais aujourd'hui c'est un pays riche » et l'agriculture ne représente plus que 40 % du budget européen, contre environ les trois quarts à l'époque. « La justification originelle n'est donc plus valable », a martelé le commissaire.

 

La France, adversaire de longue date du traitement de faveur britannique (3,7 milliards d'euros cette année) dont elle assure 27 % du financement, s'est engouffrée dans la brèche.

 

Le ministre français du Budget, François Baroin, s'est rendu jeudi à Londres pour en parler en préparation du futur budget de l'UE (2014-2020). Sans succès.

 

« J'ai produit beaucoup d'efforts, j'ai développé un certain nombre d'arguments mais j'ai compris que les Britanniques ne voulaient pas changer de position », a reconnu François Baroin.

 

Le gouvernement du conservateur David Cameron n'est pas d'humeur à lâcher du lest. « Le rabais est tout à fait justifié », a prévenu le ministre des Finances George Osborne, en renvoyant la balle dans le camp français : « La vraie question, c'est la réforme d'un budget qui consacre 40 % de ses fonds à la Pac. »

 

Mais sur ce point, le président français Nicolas Sarkozy a déjà prévenu qu'il était prêt à « une crise en Europe» pour empêcher le « démantèlement » de la Pac.

 

Comme à toutes les joutes budgétaires des dernières années, le décor franco-britannique est déjà solidement planté, ce qu'a convenu avec un sens tout britannique de l'humour François Baroin à Londres après ses entretiens : ils « ont au moins permis de montrer la détermination de chacun des deux pays à défendre ses positions ».

 

A la querelle « chèque contre Pac » s'ajoute cette fois un autre problème. Les pays de l'Est, emmenés par une Pologne qui entend peser sur les affaires européennes, redoutent des coupes claires dans les aides aux régions défavorisées dont ils sont les principaux bénéficiaires.

 

« Nous voulons que les Fonds de cohésion soient maintenus », a déclaré à Bruxelles le président polonais, Bronislaw Komorowski, qui avance la nécessité « d'un rattrapage de nos niveaux de développement » dans l'UE.

 

Le contexte budgétaire très difficile en Europe, toute juste sortie d'une récession historique, va encore compliquer le partage du gâteau.

 

Au mieux, le budget de l'UE sera stabilisé à 1,02 % du PIB européen, soit 140 milliards d'euros annuels, alors que l'Europe ambitionne dans le même temps de monter en puissance sur la scène internationale pour ne pas être marginalisée.

 

Dans ces conditions, Bruxelles a jugé « possible » l'idée d'un impôt européen pour augmenter les ressources propres de l'UE. Il pourrait porter sur l'énergie ou les transports. Mais l'option est déjà sèchement rejetée par la France et l'Allemagne, qui ne veut plus être « la vache à lait » budgétaire de l'Europe.

 

« Le moment viendra peut-être un jour pour un impôt européen. Mais pas maintenant », a rétorqué cette semaine le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble.

 

Les commentaires de nos abonnés (1)
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samedi 11 septembre 2010 - 10h01

Les Britanniques sont des parasites de l'Europe. Ils prennent ce qui les arrange et pas le reste,ce qui leur permet de faire ce qu'ils veulent. Ils feraient mieux de rejoindre leur vrai maître : les USA.
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