Publié le mardi 24 août 2010 - 18h00
« Entre l’été de 2009 et l’été de 2010, les prix des fruits ont augmenté de 11,1 % et ceux des légumes de 5,5 % », a annoncé Thierry Damien, président de la fédération Familles rurales, lors de la présentation, mardi, des derniers chiffres de son observatoire des prix.
Parmi les hausses significatives constatées dans les trente-huit départements étudiés, on trouve le melon (+57,8 %), la pêche (+42,8 %) ou encore l’abricot (+36,6 %). Les fraises et les aubergines figurent parmi les seuls produits en baisse (respectivement -12,9 % et -8,3 %).
Mais « même si les prix sont en hausse, ils n’atteignent pas ceux constatés en 2008 », précise l’étude. Ceux-ci avaient en effet chutés d’environ 20 % lors de l’été de 2009. Il s’agit toutefois d’une « bonne nouvelle pour les producteurs », a estimé Thierry Damien, retenant au passage « l’effet négatif de cette hausse sur la consommation des familles ».
Un autre constat a de quoi inquiéter les consommateurs : les produits biologiques restent, selon Familles rurales, « inaccessibles », avec un prix moyen presque 70 % plus cher que les produits conventionnels. « Cette différence atteint 121 % pour les nectarines et 106,6 % pour les haricots verts », précise l’étude.
« Dans la majorité des cas, ajoute-t-elle, les produits bio d’origine étrangère sont moins chers que ceux originaires de la France ! »
Outre les rendements moindres et des contraintes plus fortes en termes de main-d’œuvre, Thierry Damien retient un autre facteur explicatif : le manque d’organisation des filières. Pour preuve, alors que le prix moyen d’un kilogramme de fruits et légumes bio s’élève à 4,29 euros dans un supermarché bio, réputé bien organisé, il atteint 4,62 euros dans un hypermarché ou un supermarché et 4,88 euros dans un hard-discounter.
Forte de ces chiffres, Familles rurales se garde pourtant de tirer des conclusions sur les pratiques de la grande distribution.
« Il y a des comportements vertueux et des pratiques tout à fait abusives. Malheureusement, nous ne disposons pas des éléments suffisants pour promouvoir les uns et dénoncer les autres », a justifié Thierry Damien.
Pour ce dernier, la loi de modernisation agricole (LMA) et le renforcement de l’Observatoire des prix et des marges, mis en place par le gouvernement en 2008, ne devraient pas permettre d’assurer plus de transparence : « La loi n’oblige toujours pas les distributeurs à renseigner sur leurs négociations commerciales et eux entretiennent une réelle opacité. Leur pression est trop forte. »
A.Ca.
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