Publié le vendredi 22 janvier 2010 - 19h24
Après 2013, « si l'UE ne bouge pas, l'agriculture européenne est en danger », entraînant « une catastrophe sociale et environnementale », souligne Via Campesina dans un communication du 20 janvier 2010.
Selon l'organisation, qui compte la Confédération paysanne et le Modef parmi ses membres, la Pac après 2013 a trois défis à relever. Celui de l'alimentation, de l'emploi et de la biodiversité. « La souveraineté alimentaire peut répondre à ces défis », estime l'association.
Selon elle, la Pac doit être pensée dans le cadre de la souveraineté alimentaire. Cela permettra de ne plus être sous la coupe de l'OMC (cela suppose de revenir sur l’accord OMC de 1994), de se fixer pour priorité de produire d'abord pour nourrir la population et de réguler la production.
« Il ne faut pas se méprendre : la souveraineté alimentaire n’est pas l’autarcie ni un repli à l’intérieur des frontières, souligne le texte. Elle ne s’oppose pas aux échanges internationaux : chaque région du monde a des produits spécifiques qu’elle peut commercer, mais la sécurité alimentaire est trop importante pour la faire dépendre d’importations. Dans chaque région du monde, la base de l’alimentation doit être si possible produite sur place. Chaque région doit donc avoir le droit de se protéger d’importations à bas prix ruinant sa propre production. »
Via campesina milite pour une politique agricole et alimentaire commune (Paac) « qui rompt avec les impasses actuelles ».
Les trois objectifs de la Paac :
- maintenir et développer une agriculture paysanne, durable et sociale, qui nourrisse la population, préserve l’environnement, la santé et entretienne des paysages ruraux vivants.
- réserver le soutien public aux modes de production et aux exploitations qui sont bénéfiques pour l’emploi et l’environnement.
- relocaliser le plus possible l’alimentation et enrayer la mainmise de la grande distribution et de l’industrie sur la chaîne alimentaire.
Ses sept priorités :
1 - des prix agricoles rémunérateurs et stables (maîtrise des productions et régulation des marchés agricoles; transparence le long de la filière alimentaire, limitation des marges de la transformation et de la distribution; protection contre les importations à bas prix; des paiements directs plafonnés par actif et ciblés sur les exploitations justifiant d’un rôle social et environnemental ou situées dans des régions défavorisées agroclimatiquement...).
2 - des normes de production économes en énergie, en intrants chimiques, en eau, en émission de carbone, favorables à la biodiversité, à la santé, sont à respecter par toutes les exploitations.
3 - favoriser l’installation et l’accès à la terre.
4 - renforcer la politique de développement rural en donnant la priorité à l’emploi rural, au rééquilibrage géographique des productions, au commerce local et aux services de proximité.
5 - remettre en cause les règles actuelles du commerce international agricole.
6 - interdire la production ou l'importation d'OGM ainsi que les brevets sur le vivant. Au contraire, encourager l'utilisation, l’échange et la reproduction de semences paysannes.
7 - cesser de soutenir l’utilisation et la culture d’agrocarburants industriels. Mais renforcer l’autonomie énergétique des exploitations par l’utilisation d’huile pure pressée sur place à partir d’oléagineux cultivés sur la ferme ou chez les voisins.
A.De.
Le commentaire d'article est réservé aux abonnés de La France Agricole.
Si vous êtes abonné, identifiez-vous dans le bloc "services experts"
situé en haut à droite de la page.
Si vous voulez vous abonner et profiter de tous les contenus du site ainsi que de l’édition papier de La France Agricole, cliquez sur le lien ci-dessous :
Nos offres d'abonnement
simples ou couplées,
à nos publications
hebdomadaires
et mensuelles
Découvrir nos Offres