Publié le mercredi 09 octobre 2013 - 18h32
A la veille de la seconde table ronde sur le prix du lait, organisée par le ministère de l'Agriculture, les différentes parties avancent leurs arguments.
La FNPL (Fédération nationale des producteurs de lait – FNSEA) « tient à rétablir quelques vérités », indique-t-elle mercredi soir dans un communiqué. « Ce sont les hausses techniques consenties par la distribution – qui s'est engagée à payer plus cher certains produits laitiers vendus par les industriels – qui ont permis une répercussion positive sur le prix du lait payés aux producteurs sur le deuxième trimestre. Rappelons que ce sont aussi les producteurs de lait qui sont allés chercher ces hausses de tarifs dans les magasins des grandes enseignes en mettant la pression sur la distribution. Les producteurs de lait n'ont pas à jouer éternellement le rôle des commerciaux des entreprises laitières auprès de la distribution ».
Pour la FNPL, « il faut que le marché intérieur laitier fonctionne normalement du producteur au consommateur. La FNPL en appelle une nouvelle fois à la responsabilité de la filière laitière ». « Cette médiation impliquait que chaque acteur de la filière respecte ses engagements. Il est inacceptable que certains acteurs de l'aval de la filière laissent entendre aujourd'hui qu'ils pourraient reprendre d'une main ce qu'ils ont donné de l'autre ».
La Coordination rurale (CR) et sa section lait, l'Organisation des producteurs de lait, font feu sur Danone, l'accusant de « ponctionner les producteurs ». « Malgré les bénéfices considérables réalisés par Danone, les producteurs sont contraints de rembourser les 25 €/1000 l attribués en avril dernier lors de la table ronde de la filière laitière », souligne la CR qui promet de « de durcir les actions si les producteurs continuent à être ouvertement abusés ». Une délégation de producteurs Danone devait être reçue mercredi après-midi par le sous-préfet de Vienne (38). « Les producteurs sont déterminés à exprimer leur mécontentement et à souligner leurs attentes en vue de la table ronde de la filière laitière qui se déroulera demain », a indiqué mercredi le syndicat.
En face, la Fédération nationale de l'industriel laitière (Fnil, privés) met en cause la grande distribution, rappelant que la situation est « critique pour l'industrie laitière française ». La Fnil explique que « quand la distribution, sous la pression des producteurs, des transformateurs et des pouvoirs publics, consent des hausses « techniques » d'une main, c'est en exigeant de l'autre main des « compensations financières » au moins équivalentes pour financer la guerre des prix à laquelle se livrent les enseignes ». Conséquence, « prise en tenaille, l'industrie laitière est entrée en crise ». La Fnil annonce un chiffre d'affaires en baisse, et rappelle que des fermetures d'usines et des suppressions d'emplois ont eu lieu en 2013. « Le dispositif proposé par le médiateur pour 2013, intégrant une hausse technique, doit constituer – comme prévu – le point de départ des négociations 2014 », conclut-elle.
La Fédération nationale des coopératives laitières (FNCL) a publié également un communiqué mercredi, dans lequel Dominique Chargé, son président, évoque « deux fondamentaux [...] : la nécessité d'un climat de confiance et de dialogue et la prise en compte des hausses de tarifs des transformateurs sans risque de marges arrière déguisées. La FNCL souhaite une vigilance accrue des services de la DGCCRF sur les conclusions des négociations commerciales 2014, pour s'assurer qu'elles soient bien réalisées dans le respect de la loi ». Il plaide pour « l'échange et la réactivité », plutôt que pour un « recours à la médiation pour tout litige ».
Le Syndifrais (Syndicat national des produits laitiers frais) tire également « le signal d'alarme ». « Les industriels sont pris dans une tenaille de plus en plus intenable, entre une hausse continue des matières premières, une hausse des taxes et une quasi-impossibilité à augmenter les prix de vente à la distribution », explique le communiqué, évoquant une distribution qui a « accentué sa pression : refus de certaines hausses de tarif, demandes de compensation, baisse des prix de vente consommateurs. Cette pression est la conséquence de la guerre de prix acharnée que se livrent les grandes enseignes ». Syndifrais en appelle « à la responsabilité de chaque acteur, du producteur jusqu'au distributeur, pour préserver la filière laitière », ciblant particulièrement la distribution.
E.C.
crocodile40
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jeudi 10 octobre 2013 - 14h25
combien vont encore mettre aux fonds des poches nos representants syndicalistes Tout le monde sait que danone paye le lait en Ukraine 500€ les milles litres Pourtant la CR le sait crocodile40