Publié le vendredi 10 mai 2013 - 12h16
La Coordination européenne Via Campesina (ECVC) dénonce « l'agression violente contre les droits des agriculteurs » que représente l'adoption, le 6 mai 2013, par la Commission européenne, du règlement sur les semences. Le texte est désormais entre les mains du Parlement et du Conseil européens, pour une entrée en vigueur possible en 2016.
L'ECVC dénonce, dans un communiqué du 7 mai 2013, « cet incroyable cadeau fait aux brevets et titres de propriété de l'industrie agroalimentaire, l'agression violente que cette proposition représente contre les droits des agriculteurs et des jardiniers, et le contrôle bureaucratique qui s'y retrouve renforcé, et dont le seul résultat ne peut être que de définitivement tuer la biodiversité ».
« Dans cette proposition, la Commission européenne laisse la porte grande ouverte à la commercialisation sans restriction de plantes brevetées, précise Andrea Ferrante, membre du comité de coordination de l'ECVC. Ces dernières vont évidemment se disséminer et venir polluer tous les champs, sans distinction. Le texte de loi est fait de telle façon que c'est le paysan qui a été pollué qui devra payer une amende à l'industrie, comme s'il lui avait volé des semences. Alors que c'est cette dernière qui devrait porter la charge de la décontamination des champs des paysans... C'est d'autant plus grave que la plupart de ces plantes brevetées sont des OGM cachés. »
L'ECVC dénonce également le fait que « la liste de tous les producteurs qui ressèment une partie de leur récolte (les « semences de ferme ») pourra directement être donnée à l'industrie par les Etats membres, qui en disposera sous prétexte sanitaire, et pourra ainsi réclamer des taxes aux paysans. Pour la toute première fois, absolument tous les agriculteurs seront contrôlés ».
Pourtant, insiste Via Campesina, « ces échanges sont indispensables aux sélections paysannes, qui garantissent le renouvellement constant de la biodiversité cultivée. Et seules ces sélections permettent l'adaptation locale des plantes à l'extrême diversité des terroirs et à la variabilité croissante des climats, sans recours exponentiel aux engrais et aux pesticides chimiques ».
Via Campesina appelle le Parlement et le Conseil européens à « modifier en profondeur cette proposition de règlement, pour enfin opposer et entériner les droits des paysans à produire et échanger leurs semences, contre les semences brevetées et l'appropriation du vivant par l'industrie ».
A télécharger :
F.M.
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