vendredi 05 février 2010 - 11h43
La cantine scolaire du Tremblay (Maine-et-Loire) s'ouvre aux personnes âgées et aux classes de découverte.
« C'est en travaillant sur un autre projet que nous avons pris conscience du sentiment de solitude des anciens du village. Son importance nous avait surpris ; c'est pour ça que nous avons mis sur pied les Déjeuners-rencontres ».
Jean-Paul Prod'Homme est l'un des 35 agriculteurs en activité dans la commune du Tremblay. Il est aussi le président de l'association Familles rurales, initiatrice de projet et pièce maîtresse dans la vie de ce village de 362 habitants.
Les Déjeuners-rencontres du Tremblay existent depuis l'automne 2008. Ils permettent aux personnes âgées de la commune de partager le repas des élèves et des enseignantes. Ces déjeuneurs payants (8 €) sont organisés une fois par mois.
« La cantine fait attention à la qualité de son approvisionnement et privilégie la proximité, précise Jean-Paul Prod'Homme. Les légumes viennent d'un village voisin, le lait, les œufs et les volailles des exploitations du Tremblay. »
Depuis leur lancement, trois personnes fréquentent régulièrement ces déjeuners. « C'est un début, le rôle de l'association est de proposer, analyse Jean-Paul Prod'Homme. Dans un deuxième temps, il faut que le mouvement vienne des personnes elles-mêmes, et cela peut prendre du temps. »
La gestion de la cantine par l'association Familles rurales a été un atout dans la mise en place de ces rencontres. « Nous avons la charge de la cantine depuis la fin des années soixante-dix et le départ des religieuses. Ce sont elles qui avaient créé la cantine et faisaient à manger pour les enfants des deux écoles. »
En parallèle, la commune a acquis les locaux. « Pour nous permettre de combler la différence entre le prix payé par les parents - 3 € par repas - et le coût de revient légèrement supérieur à 6 € -, elle nous verse également une subvention annuelle. »
Cette année, 27 élèves sont scolarisés au Tremblay. Myriam Thierry, directrice, détaille : « Nous avons deux classes. L'une accueille les enfants de la petite section au CP, l'autre, les élèves du CE1 au CM2. » Dix-sept enfants déjeunent à la cantine quatre fois par semaine.
« En ajoutant les repas occasionnels, nous arrivons à 2 000, voire 2 500 repas par an » précise Franck Dalifard, parent d'élève et membre du bureau de Familles rurales. Mais ce chiffre ne représente que la moitié de l'activité réelle de la cantine. L'autre moitié concerne l'Ecole buissonnière, une association créée en 1994 par six agriculteurs du Tremblay pour accueillir des enfants en classe découverte sur leurs exploitations.
« Notre idée était de permettre aux enfants de s'imprégner de la vie agricole et leur montrer d'où venaient les produits qu'ils consomment », explique Thérèse Delanoë, sa présidente. L'association peut héberger jusqu'à 35 personnes.
« Pour la restauration, nous avons préféré utiliser la cantine plutôt que d'investir dans une installation neuve », poursuit-elle. En pratique, les enfants des classes de découverte déjeunent et dînent à la cantine.
« Ce fonctionnement consolide le poste de cantinière : avec l'Ecole buissonnière, son temps de travail passe de 550 à 750 heures », précise Franck Dalifard. Sans compter que les enfants de la ville et ceux de la campagne s'assoient à la même table. De vrais déjeuners-rencontres...
par Anne Mabire
(publié le 5 février 2010)
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