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Elles ont toutes la fibre du lin

vendredi 05 février 2010 - 11h17

Elles ont toutes la fibre du lin

Dans le Calvados, des femmes d'agriculteurs ont imaginé une ligne de vêtements en lin, qu'elles vendent dans le magasin Linfini.

L'assemblée générale de la Coopérative linière du Nord de Caen, dans le Calvados, a pris cette année une tournure particulière. Un défilé de mode, avec dix-sept mannequins, a permis de présenter aux adhérents la gamme de vêtements vendus dans la nouvelle boutique de la coopérative.

« L'idée est venue après un voyage en Chine, où nous avons rencontré un fabricant de tissus et de vêtements qui travaille nos filasses. L'an dernier, nous lui avons demandé de confectionner des produits pour la coopérative et nous avons transformé un local inoccupé en magasin », explique Henri Pomikal, le président.

 

Informer la clientèle 

Le projet séduit les administrateurs, mais également leurs épouses. Geneviève, Cécile, Laurence, Lydie, Anne-Marie, Bernadette et Annick se lancent dans la création d'une gamme de vêtements et baptisent leur boutique « Linfini ».

« Nous voulions des produits de qualité à prix abordable, avec des modèles qui se portent tous les jours et ne se démodent pas. L'objectif est de démocratiser le lin », rappelle Lydie.

Les chemises et chemisiers sont ainsi vendus 25 à 30 euros et les pantalons 35 à 40 euros. Linfini propose également du linge de maison, de lit, du tissu au mètre et des produits cosmétiques. Pour concevoir les patrons, les sept agricultrices ont sollicité la section bac pro « Mode » du lycée professionnel Victor Lépine à Caen.

A partir du patron, le fabricant chinois réalise un exemplaire unique, qui est ensuite validé par le groupe avant la commande finale.

Après avoir reçu ses premières pièces de Chine, le magasin a ouvert ses portes le 2 octobre dernier, juste après la foire de Caen où la coopérative exposait. Cette ville, située à une dizaine de kilomètres, constitue un réservoir important de clientèle. Le bouche à oreille, quelques articles dans la presse locale et des tracts dans les boîtes aux lettres ont fait le reste : le succès est au rendez-vous.

La boutique est ouverte le vendredi après-midi et le samedi toute la journée. Les sept femmes se relaient. « Cela nous a permis de nous connaître, souligne Cécile. Nous travaillons en binôme et jamais avec la même personne. »

L'objectif est d'accueillir les clients et de montrer la relation entre le lin cultivé dans les champs voisins et les produits en magasin. « Nous ne sommes pas des vendeuses. Nous prenons le temps d'informer la clientèle et de parler de notre métier », souligne Laurence. Pendant que les visiteurs choisissent ou essayent les vêtements, un écran diffuse un film sur la culture du lin et ses débouchés.

Linfini attend sa deuxième livraison de Chine. De leur côté, Lucie et Aurélie, stagiaires du lycée Victor Lépine, préparent la collection printemps-été qui sortira en avril. Les projets ne manquent pas : cordages pour la marine, gamme de bijoux...

L'ouverture d'un site internet est également envisagée. Cette initiative met du baume au cœur des liniculteurs, confrontés à un marché difficile, estime Henri Pomikal : « Quand je vois d'un côté les tracteurs qui livrent le lin et de l'autre les couturières qui préparent les modèles, la boucle est bouclée ! »

 

Plusieurs facettes du lin


Elles ont toutes la fibre du linFixer la couleur

Les vêtements proposés par Linfini adoptent les couleurs à la mode. Cette année, le marron, le noir, le bleu marine et le rose ont la vedette. Un conseil : pour éviter que le linge ne déteigne, fixez la couleur avant le passage en machine à laver. Pour cela, faites tremper le vêtement une nuit dans de l'eau froide additionnée de vinaigre blanc.


Nouveaux débouchés

Portières de voiture, isolants, planches de surf, peintures..., les industriels et les organisations professionnelles sont à la recherche de nouveaux débouchés pour le lin.

Depuis mai 2009, Décathlon commercialise une raquette de tennis (Artengo 820 Flax Fiber) contenant 15 % de fibre de lin. Celle-ci augmente la capacité d'absorption des vibrations au moment de la frappe et améliore ainsi le confort de jeu.

En Basse-Normandie, le projet LINT (lin technique), porté par le groupe Depestele, vise à intégrer la fibre de lin dans les biomatériaux.

 

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par Jean-Claude Ballandonne

(publié le 5 février 2010)

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