Il chante avec le cœur

Samedi soir, à Combronde, dans ses Combrailles natales, Grégory enflamme son public sur les airs les plus connus de Dassin, de Sardou, de Barbelivien ou d'Hervé Villard, devenu un ami.

Il saura aussi émouvoir ce dernier avec ses propres compositions : « Sur les pages de sa vie », « Quand le mistral soufflera », « La plus jolie », « Ma dernière rentrée des classes ».

A 26 ans, Grégory Perrier est un sensible. Un vrai. Doué dans tout ce qu'il approche, car pétri de cette volonté de bien faire. Sur scène, le jeune homme donne l'impression d'être tombé tout petit dans la marmite du spectacle. Il chante, il danse, il joue.

Accompagné de quatre, voire six musiciens chevronnés et amis, il tient la scène durant plus de deux heures sans s'essouffler. Et avec un plaisir non dissimulé.

Le lendemain, au milieu de ses terres et de ses vaches blanches, c'est du chaudron de l'agriculture qu'il semblera tout droit sorti.

Merci grand-père

« Je suis en train de convertir un tiers de mon troupeau de 40 mères charolaises en gasconnes et en aubracs, dont j'aime la rusticité. J'ai repris l'exploitation de mon grand-père en 2003. Il est décédé brutalement, j'ai alors arrêté mes études de BTS. J'ai composé une chanson en hommage à cet homme qui m'a beaucoup appris », explique Grégory.

Avant cela, un grave accident survenu durant l'adolescence l'a conduit sur le chemin réconfortant de la musique. Un seul cours de guitare a suffi. Il apprendra aussi seul à jouer du piano. Il écrit ses chansons durant l'automne, quand le travail s'allège un peu sur l'exploitation.

Et, l'arrière-saison porte une mélancolie que le jeune homme transcrit à cœur ouvert. « Un soir de spectacle, une mère est venue m'embrasser en pleurant parce que la chanson “La maison où elle vit” lui avait rappelé sa fille disparue. Un monsieur un autre jour, est venu se confier sur le texte de “La maman est partie”... ».

Grégory a choisi de s'exprimer par la musique et fait tour à tour rire et pleurer son public.

En spectacle, il ne manque jamais de saluer son père Régis, très actif à la sono, Jean-Michel Mounaud dans le studio duquel deux premiers albums ont été enregistrés et, bien sûr, ses musiciens.

Une répétition hebdomadaire a lieu sur sa ferme. Et entre deux répétitions et deux vêlages, Grégory conduit les cars scolaires. « J'aime tout ce que je fais... Et j'aime bien les gens... »

par Monique Roque-Marmeys

(publié le 1^er juillet 2011)