La fièvre du jeudi soir

Tous les jeudis soir, c'est la même ritournelle : Philippe Noyau se hâte de rentrer, Patricia enfile une jupe et ils partent danser.

Depuis quatre ans, ce couple d'agriculteurs prend des cours de danses variées, à Saint-Amand-Longpré, dans le Loir-et-Cher.

Une passion que Patricia cultive depuis son enfance. « Dès l'âge de 7 ans, j'allais à tous les bals avec mes parents. »

Philippe, lui, a découvert la danse à la quarantaine. « Je cherchais une activité en couple. J'aime jouer au tarot, randonner, chasser... mais Patricia n'aime pas ça. Alors je me suis dit : “Pourquoi pas la danse ?” »

Peu à peu, Philippe prend plaisir à danser. Malgré les responsabilités qu'il exerce au sein de la profession et sa charge de travail, il manque rarement un cours. « C'est un créneau sur mon agenda que je ne peux pas bouger », lance-t-il.

Lorsque le couple arrive à la salle des fêtes, Patricia change de chaussures. Des danseurs profitent de ce moment pour lui passer commande de produits de sa ferme.

Au sein du Gaec, l'agricultrice s'occupe de l'atelier volaille et de la vente directe de poulets, miel, huile de colza, asperges vertes, etc.).

Détente et convivialité

Perché sur une estrade, le professeur donne quelques indications. Puis, le son d'une guitare envahit la salle des fêtes, aux rythmes de la country. Les pieds claquent sur le parquet, des cris de cow-boys retentissent.

Les danseurs frappent des mains. Le rythme s'accélère. Les corps se crispent. Certains suivent difficilement, mais tout le monde garde le sourire.

Patricia et Philippe sautillent, ondulent, virevoltent. Ils sont détendus, ce ne sont plus des débutants. « L'équipe de danseurs est super. À Saint-Amand, il y a un véritable esprit d'équipe. »

Après la country, quelques pas de madison. Sur les rythmes endiablés de Mambo Number Five, du chanteur Lou Bega, Patricia se défoule. Sa jupe blanche tourbillonne. Plutôt discrète dans la vie, elle se libère. « J'aime quand ça bouge. Ce que je préfère, c'est le rock et le disco ! »

Mais ce soir, ce sera la salsa. Patricia et Philippe se retrouvent. Main dans la main, les yeux dans les yeux, ils répètent la chorégraphie. Le couple est concentré.

« C'est le cavalier qui doit faire danser sa cavalière, je n'ai pas le droit à l'erreur », annonce Philippe, avant d'avouer avec un grand sourire : « Mais Patricia est meilleure que moi. C'est elle qui mène ! »

Aude Richard

(publié le 11 novembre 2011)