vendredi 09 mars 2012 - 14h26
Labellisés « site remarquable du goût », les 1.100 étangs de la Dombes sont accessibles aux visiteurs.
La Dombes de l'Ain est un pays de forte tradition : « Ici on naît les bottes aux pieds et la pelle sur l'épaule », souligne Jean-Paul Mas, responsable de l'association Route de la Dombes.
Ceux qui assistent l'hiver à une pêche d'étang ont une chance supplémentaire de découvrir le cœur de cette région gagnée sur les marais par les moines au Moyen Age.
Longtemps réservées aux seuls initiés, familles, amis des propriétaires ou locataires d'étang, ces pêches séculaires effectuées à l'occasion de la vidange des étangs se sont ouvertes ces dernières années au public.
Depuis quatre ans, de la Toussaint à la fin de mars, en partenariat avec l'association des propriétaires d'étangs et les poissonniers, les offices de tourisme du secteur proposent d'accompagner les néophytes intéressés.
Le spectacle se mérite un peu : en général, il fait plutôt froid et il faut se lever tôt pour assister à la récolte du poisson, profondément ancrée dans la culture du pays.
Certaines années, l'« arvot » (épuisette) est gelée, et il faut parfois casser la glace sur la pêcherie. « L'idéal, conseille Jean-Paul Mas, est d'arriver en même temps que les pêcheurs au lever du jour. »
En une demi-heure, la « seillette », ce filet de petite maille est déployé en travers de l'étang. Il s'agit d'éviter que les poissons ne remontent vers le haut de l'étang. Et puis c'est la valse des filets tirés par les hommes, plus ou moins nombreux selon la taille du plan d'eau et la pêche escomptée.
Selon les années, celle-ci peut s'étaler sur la matinée pour un étang de 30 ha s'il y a du poisson. Elle peut aussi se terminer en moins de deux heures.
Inchangés depuis des générations, les gestes restent les mêmes. Certains outils ont été adaptés pour faciliter le travail des hommes. Chez les Josserand, à La Chapelle-du-Châtelard, on a ainsi sorti la « gruyère » (table de tri) de l'eau pour l'installer sur la chaussée. Les filets plus légers ne sont plus en coton.
Les poissons sont stockés dans des caisses en plastique et non plus dans les « filochons ». Les épuisettes, en revanche, sont toujours fabriquées par le grand-père.
Animée par le spectacle des hommes à la tâche dans la vase et le vol des oiseaux migrateurs, cette matinée fraîche se termine autour d'une bonne table, où l'on peut déguster au chaud la carpe, reine de la Dombes.
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N.-B. : Cent-trente espèces environ nichent régulièrement en Dombes.
Y aller
• Téléchargeable sur smartphone, une balade audio permet de découvrir 13 sites incontournables de la route de la Dombes.
• Site : www.routes- touristiques-ain.com
• La prochaine pêche commentée a lieu le 24 mars entre 9h00 et 13h00 à Villette-sur-Ain.
Office de tourisme : 04.74.98.06.29 ou ot.villarslesdombes@wanadoo.fr.
Anne Bréhier
(publié le 9 mars 2012)
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