vendredi 02 mars 2012 - 14h12
Dans les Cévennes, la châtaigneraie a marqué l'histoire et le paysage et prodigue toujours ses multiples ressources.
Lorsqu'il fait froid, l'hiver, rien de tel pour se réchauffer que de manger quelques marrons grillés !
Le dimanche 20 novembre 2011, à la Fête de la châtaigne d'Alès, dans le Gard, les gourmands se sont pressés autour du brasero en attendant la prochaine fournée. C'est l'association « Les chemins de la châtaigne » qui a organisé la manifestation.
« Nous venons à la rencontre des citadins à la recherche de produits locaux, en phase avec les saisons », explique Sylvie Reymond, la présidente. L'objectif est aussi de faire connaître le patrimoine castanéicole des Cévennes et sa réalité d'aujourd'hui.
L'association diffuse auprès des amateurs de terroir un guide qui répertorie producteurs et artisans, offres d'hébergement et de restauration. Des visites et des randonnées à thème permettent de découvrir les châtaigneraies, cultivées sur des terrasses, ou encore l'architecture traditionnelle en pierre sèche.
Durant des générations, l'arbre « à pain » a nourri les habitants des vallées cévenoles. Les châtaignes, séchées ou transformées en farine, étaient présentes au menu presque toute l'année, et servaient aussi à l'engraissement du bétail. Les feuilles fournissaient la litière.
Les charpentes, les meubles, les objets du quotidien étaient en bois de châtaignier. Celui-ci, utilisé pour les berceaux comme pour les cercueils, accompagnait les hommes de la naissance jusqu'à la mort.
« Le châtaignier fait partie de l'identité cévenole, c'est un patrimoine dont nous avons hérité », souligne Sylvie Reymond.
Aujourd'hui, des agriculteurs et des artisans le remettent en valeur. Les terrasses sont débroussaillées, les châtaigniers élagués ou recépés. Une démarche AOC est en cours pour mieux valoriser les variétés traditionnelles, « caractérisées par des arômes de lait chaud, de patate douce et de miel », souligne Marie-Pierre Ferreux, de l'association Châtaigne des Cévennes.
Les fruits, frais ou transformés, peuvent être utilisés dans de nombreuses recettes, de la soupe traditionnelle, la bajanat, jusqu'au gratin d'endives et de châtaignes, en passant par les crêpes.
Le bois, résistant aux intempéries, est encore utilisé par des charpentiers, des ébénistes et des vanniers. « J'ai appris à travailler auprès des anciens. Je fabrique des paniers traditionnels. Je crée aussi des aménagements de jardin en tressant du bois vert », raconte Serge Bruguière, un artisan installé à Saint-Martin-de-Boubaux, en Lozère. Un savoir-faire qu'il partage au travers de stages ouverts à tous, avec un but : faire redécouvrir les ressources offertes par cet arbre.
Y aller
• Pour rencontrer des agriculteurs, trouver une randonnée ou un hébergement : www.cheminsdelachataigne.com.
• La Maison de la châtaigne et du châtaignier à Saint-Martin-de-Boubaux, en Lozère. Tél.: 06.67.71.32.77.
• Le musée des Vallées cévenoles à Saint-Jean-du-Gard, dans le Gard. Tél.: 04.66.85.10.48.
Frédérique Ehrhard
(publié le 2 mars 2012)
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