vendredi 22 octobre 2010 - 17h09
Laurent Gard pratique la musique de chasse à trois voix. Il sonne dans la catégorie des « secondes ».
« J'ai toujours été attiré par ce cuivre, dont j'aime le son. Depuis l'adolescence, j'avais le souhait de rejoindre un groupe de sonneurs. Quand j'ai appris en 2007 qu'une formation se montait dans le secteur, je me suis inscrit », raconte Laurent Gard, chef de cultures à Clermont-les-Fermes (Aisne). Trois ans plus tard, il y a vraiment pris goût.
Chasseur depuis ses seize ans, mais aussi garde particulier et piégeur agréé, il ne s'adonne pas la chasse à courre. La trompe est pourtant l'instrument qui permet aux équipages de la vénerie de communiquer.
Mais l'association Les Trompes de Thiérache (1), dont il fait partie, a à cœur de faire connaître cet art musical dans une région où cette tradition n'existe pas.
Au nombre de douze, les amis sonneurs se réunissent deux fois par mois sous la direction de leur professeur, Gérard Fouquart, à Brunehamel. Et ils se retrouvent une fois par semaine, pour s'entraîner.
Les pièces sont sonnées à trois voix : première (sonneur de chant), seconde et basse. Laurent occupe le pupitre de seconde, ce qui signifie qu'il exécute les mélodies deux tons en dessous du chant.
Effort et ténacité
« Quand on apprend une nouvelle fanfare, nom donné aux morceaux sonnés à la trompe, j'en ai deux à déchiffrer. Je dois être d'autant plus concentré que la personne placée devant moi interprète différemment. »
L'idéal est de s'exercer un quart d'heure par jour pour faire travailler les muscles maxillaires, particulièrement les lèvres.
Mais entre les travaux agricoles et sa vie de famille, ce père de deux enfants, de sept et cinq ans, a parfois du mal à trouver le temps.
« Il faut cinq ans pour devenir un bon sonneur, c'est-à-dire pour obtenir un son vibré et le ton de vénerie. Il faut travailler pour augmenter sa capacité respiratoire. Les 4,545 mètres de tuyaux de la trompe doivent être constamment remplis d'air », observe-t-il.
Laurent constate que l'interprétation de certaines phrases musicales nécessite beaucoup d'entraînement. Il devra maîtriser cinquante-deux fanfares s'il veut décrocher son brevet de sonneur l'an prochain.
Ce sésame ouvre la porte des championnats et il compte l'obtenir. Les titres des morceaux, très évocateurs, « La Sortie du chenil », « Les Honneurs », « La Royale », rappellent le prestige de la vénerie.
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(1) Blog sur http://ltdthierache.skyrock.com.
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Les Trompes de Thiérache proposent des prestations à l'occasion de retours de chasse, mariages, fêtes de la nature, etc. La formation n'a pas encore investi dans la tenue. « La redingote est réalisée sur mesure. Il faut compter 800 euros pour la tenue de base complète. Nous attendons d'avoir réalisé plus d'animations pour l'acheter », observe Laurent Gard. Pour apprendre à sonner ou pour solliciter un groupe de sonneurs, contactez la Fédération internationale des trompes de France : www.fitf.org (espace « ressources », puis « écoles » ou « groupes affiliés »). Tél.: 02.38.77.08.56. |
par Catherine Yverneau
(publié le 22 octobre 2010)
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