accueil  Accueil / Un autre regard / Une maman par intérim

Une maman par intérim

vendredi 11 juin 2010 - 14h26

Une maman par intérim - Photo : GFA

Agricultrice à La Poitevinière et assistante familiale, Eliane Martineau ouvre son foyer à des enfants retirés de leur famille sur décision judiciaire.

«Les enfants que nous recevons ont été retirés de leur famille sur décision du juge. Ils ont connu des ruptures, testent beaucoup et rentrent plus facilement que les autres dans leur coquille », témoigne Eliane Martineau, devenue assistante familiale en juillet 2005. Depuis, elle travaille pour le conseil général du Maine-et-Loire. « Je suis agréée par le service de la protection maternelle et infantile (PMI) pour accueillir un enfant. »

 

Un, pas plus, car, au-delà, Eliane Martineau ne voyait pas comment concilier ce métier et celui d'agricultrice. Installée en production laitière à La Poitevinière, dans le Maine-et-Loire, elle est associée en EARL avec son mari, Gilles, et son fils, Flavien. « Je me charge de la traite du matin et, une semaine sur deux, de celle du soir, des soins pour l'élevage avicole et de la comptabilité. »

 

Redonner confiance

Depuis 2005, Eliane a reçu une dizaine d'enfants. « La première chose que je dois leur apporter, c'est la protection. » Viennent ensuite l'éducation, l'hygiène. « En séjournant chez nous, ils ont aus- si une autre vision de la famille. Pour exercer ce métier, il faut avoir une bonne assise, être posé et dis- poser de beaucoup d'imagination pour dire les choses, car ces enfants ont souvent une sensibilité à fleur de peau. Chez nous, on utilise beaucoup l'humour. »Les deux premières années, Eliane a pratiqué l'accueil dit « relais ». « Ensuite, on m'a demandé d'héberger un de ces enfants de manière permanente. »

Depuis deux ans, Mathis (le prénom a été modifié), 14 ans, vit auprès d'eux. « Nous ne savons jamais quand l'enfant partira. C'est une décision qui relève du juge », précise Eliane. Les Martineau s'étaient déjà essayés à l'hébergement de jeunes. « Avec le Secours catholique, nous avions déjà reçu pendant neuf ans une petite fille pour des vacances. »

 

L'expérience avait laissé de bons souvenirs. « Nos enfants grandissant, les deux aînés s'apprêtant à quitter la maison, mon mari et moi avions envie que celle-ci reste animée. » Aujourd'hui, seule leur dernière fille vit avec eux. Etudiante à Cholet, elle a 19 ans. «L'aînée a 28 ans et notre fils, 24 ans. Ils habitent dans le bourg. » Même s'ils n'imaginaient pas tout ce qu'accueillir un enfant exige, ils restent prêts à aider leurs parents. De son côté, Eliane Martineau veille aussi à leur consacrer du temps.

 

Etre disponible 

Dans son nouveau métier, elle apprécie de ne pas travailler seule. Chaque cas est en effet suivi par une personne référente. « Avec l'enfant, nous la rencontrons tous les deux mois et, une fois par an, nous faisons une révision annuelle de situation (RAS). » S'ajoutent les rendez-vous chez le dentiste, l'ophtalmologiste, le psychologue, mais aussi les conseils de classe, le foot, le Club des jeunes, etc.

Cela demande de la disponibilité. « C'est l'un des atouts de notre métier d'agriculteur. Je trouve que les deux professions se complètent bien. Et pour certains enfants la ferme est une vraie source d'équilibre. » Qui contribue à les sortir de leur coquille.

 

 

 

Formation et rémunération

Une fois recrutée en CDI par le conseil général, Eliane Martineau a suivi deux formations. La première d'une dizaine de jours dite « préparatoire à l'accueil » et la seconde de 240 heures. Cette dernière permet de se présenter au diplôme d'Etat d'assistant familial. Depuis, d'autres formations continues sont proposées à Eliane sur des thèmes plus pointus : prise en charge d'enfants dont les parents sont absents, etc. Sa rémunération inclut un salaire (de l'ordre de 35 euros bruts par jour et par enfant) et des indemnités (d'entretien et de déplacement notamment).

 

 

Types d'accueil

Comme dans le Maine-et-Loire, les conseils généraux recrutent régulièrement des assistants familiaux. L'accueil peut être permanent, d'urgence, de relais ou en attente d'adoption. L'Accueil relais vient libérer pour quelques jours la famille qui a en charge l'enfant.

 

    • agrandir la taille du texte
    • reduire la taille du texte
    • imprimer

par Anne Mabire

(publié le 11 juin 2010)

 

Les commentaires de nos abonnés (0)
Connectez-vous pour réagir  Soyez le premier à commenter cet article.
Fonctionnalité réservée aux abonnés

Le commentaire d'article est réservé aux abonnés de La France Agricole.

Si vous êtes abonné, identifiez-vous dans le bloc "services experts"
situé en haut à droite de la page.

Si vous voulez vous abonner et profiter de tous les contenus du site ainsi que de l’édition papier de La France Agricole, cliquez sur le lien ci-dessous :



SERVICES EXPERTS

>Première inscription

Je suis déjà inscrit :
Mon identifiant :
Mon mot de passe :  
| Aide |
puce Identifiants oubliés ?
puce Toutes les offres d'abonnement
> Feuilletez un ancien numéro

SONDAGE

Santé animale : avez-vous enregistré des cas d'antibiorésistance dans votre élevage ?

> Tous les Sondages
Les sujets
LES PLUS LUS

Archives de
La France Agricole

Recherchez

dans les archives de la France Agricole et

Feuilletez

les numéros depuis 2004

Suivez La France Agricole :
la France Agricole sur Facebook La France Agricole sur twitter La France Agricole sur Google +

Nos offres d'abonnement
simples ou couplées,
à nos publications
hebdomadaires
et mensuelles

> Découvrir nos Offres

Les publications du Groupe France Agricole
En poursuivant votre navigation sur notre site, vous acceptez l’utilisation de cookies afin de nous permettre d’améliorer votre expérience utilisateur. En savoir plus et paramétrer les traceurs. OK