« Sur tout le littoral du Nord de la France, de la baie d'Authie à la frontière belge, et ce jusqu'à 30 km à l'intérieur des terres, les chantiers d'arrachage de betteraves sont au ralenti depuis trop longtemps, » estiment dans un communiqué du 10 décembre les entrepreneurs des territoires.
2.400 ha de betteraves et de chicorées restent à récolter. Le triangle Calais-Dunkerque-Saint-Omer est concerné, la zone de polders étant la plus atteinte. « L'eau qui arrive du ciel et remonte du sol a du mal à s'évacuer. Comme les entrepreneurs de travaux agricoles doivent attendre 8 à 10 jours sans qu'il ne pleuve, les chantiers de récolte sont considérablement retardés actuellement. »
« Bon nombre d'entrepreneurs estiment que Tereos devrait décaler la fermeture d'au moins une sucrerie et demandent une aide financière pour faire face à l'explosion des coûts d'arrachage des betteraves », indiquent les entrepreneurs des territoires.
« Si les chantiers peuvent reprendre, ce sera avec un coût supérieur car les temps de travaux sont allongés : ils passent de 80 ares par heure en moyenne, à 40 ares/heure ! De plus, la consommation de gazole explose à 100 litres/hectare, soit près du double ! Pour faire face à ces surcoûts de carburant, de main d'œuvre et de maintenance, un réajustement des prix devient obligatoire. De nouveaux accords de gré à gré doivent donc être conclus très vite avec le client, » demandent les entrepreneurs.
L'ensemble de la filière des betteraves et de la filière de la chicorée : entrepreneurs de travaux, agriculteurs, transporteurs mais aussi industriels sont fragilisés. Une quarantaine d'entreprises de travaux agricoles employant 400 salariés sont concernées par l'arrachage de betteraves et de chicorée dans la région.