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Campagne de pub contre l’agriculture

France Nature Environnement ou la provocation pour exister

Publié le lundi 14 février 2011 - 18h25

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France Nature Environnement lance à la veille du Salon de l'agriculture une campagne de publicité qui mise sur la pure provocation : un consommateur qui se « suicide » au maïs OGM, des belles entrecôtes étiquetées 100 % naturel et surmontées d'un « gros menteurs », un enfant jouant dans les algues vertes sous le titre « bonnes vacances » et « arrêtez vos salades ! », un bidon avec tête de mort surmonté du titre « kill bees » (NDLR, tueurs d'abeilles).

 

« C'est un cri d'alarme », explique France Nature Environnement, « une campagne choc sur les dégâts provoqués par l'agriculture peu respectueuse de l'environnement... pas seulement un coup de poing médiatique mais l'occasion d'ouvrir le dialogue ». Qui les croira ?

 

Face à cette campagne qui tient plus de la provocation pour faire parler de soi que du dialogue constructif, les réactions se multiplient.

 

La FNSEA a décidé de ne pas entrer dans une « justification stérile et infondée », de ne pas payer la FNE du « luxe d'une publicité ».

 

Christiane Lambert, première vice-présidente de la FNSEA, en répondant à une interview d'Agriculture Information, l'agence de presse du syndicat majoritaire, dénonce cependant une campagne d'affichage injuste et excessive qui ne tient pas compte des efforts constants depuis quinze ans des agriculteurs.

 

Les Jeunes Agriculteurs ont choisi de ne pas répondre à chaud. Ayant répondu favorablement à la proposition de FNE de participer à son congrès, ils souhaitent « poursuivre les échanges hors du "ring médiatique actuel" focalisé sur cette campagne polémique qui fait le bonheur des médias ».

 

La Coordination rurale (CR) « déplore cette lamentable et coûteuse campagne de communication qui a, sinon pour but, en tout cas pour effet de jeter l'opprobre sur les agriculteurs, à la veille de l'ouverture du salon de l'agriculture ».

 

« Amalgames des pesticides, des abeilles, des OGM, des nitrates et des élevages de porc... Cette campagne induit le grand public en erreur et fait de FNE non plus un expert en matière environnementale, mais un lobby environnementaliste ! », déclare la CR.


« Au-delà de la polémique, il ne faut pas censurer le vrai débat », a estimé la Confédération paysanne, dans un communiqué. « Les responsables de la dégradation de l'environnement ainsi que de la diffusion des OGM sont aujourd'hui au pouvoir et non dans les fermes », affirme-t-elle.

 

Selon elle, les agriculteurs sont victimes d'une double peine: leurs « revenus indignes » sont le résultat de choix politiques, au niveau national et européen, et ces politiques « aboutissent à les rendre coupables aux yeux d'une partie non négligeable de la population ».

 

L'interprofession porcine a déposé un référé pour faire annuler cette campagne au nom de la stigmatisation des élevages de porcs. Elle a été débouté mais compte prendre systématiquement la parole à chaque mise en cause de la production porcine qui pourrait avoir lieu au Salon de l'agriculture. L'interprofession bovine en a fait autant.

 

Pour Farre (forum de l'agriculture raisonnée respectueuse de l'environnement), « ce n'est pas en désignant des boucs émissaires, mais c'est en cherchant des solutions ensemble que nous parviendrons à relever le défi » consistant à nourrir 9 milliards d'être humains d'ici 2040, « tout en utilisant moins de chimie, moins d'eau et moins de terre ».

 

Dans un communiqué, la région Bretagne, concernée par le problème des algues vertes, a également vivement réagi. « Ces attaques caricaturales ne permettront pas de résoudre la question des algues vertes. Au contraire, elles risquent de réduire à néant les efforts des acteurs de terrain et de raviver les
clivages », indique le communiqué.

 

France Nature Environnement consacrera son trentième congrès à la thématique agricole les 31 mars et 1er avril prochains à Marseille. Si l'on considère que cette campagne d'affiches dans le métro parisien est une sorte de « mise en bouche », la place que FNE réserve aux agriculteurs dans leurs débats sera celle d'accusés. Voire de condamnés.

 

 

A télécharger :

 

M.-G.M.

 


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Les commentaires de nos abonnés (4)
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FNE

mardi 15 février 2011 - 21h26

Lorsque le français n'aura + de viande à manger et tout le reste, car au point de vue traçabilité, je pense que nous ne pouvons mieux, et bien, il ira, comme l'étranger, traverser la mer au péril de sa vie pour trouver meilleur ailleurs. Regardez Ronaldo, comme il a grossi, il est malade, sans doute, il n'a pas mangé de viande française et l'on ne sait même pas comment il a fait pour arriver à ce stade de la réussite ? ! ......... Alors, cessez de dégoûter les gens avec cette pub indécente. Ou alors, nous ne mangerons + rien, nous ne dépenserons + rien, nous ne coûterons + rien à la sécurité sociale, c'est une solution.

ANTOINE

mardi 15 février 2011 - 18h25

LA FNSEA N A JAMAIS REAGI A AUCUNE PROVOQUE POUR MOI A UN CERTAIN NIVEAU CE N EST PAS DE LA STRATEGIE C EST SIMPLEMENT LA TROUILLE .JE PERSISTE ET SIGNE ET JE SUIT PRET A EN DEBATTRE QUAND VOUS VOULEZ
commentaires agriculteurs

antoine01
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Provoc contre provoc.

mardi 15 février 2011 - 15h11

Dans l'art de la provocation, l'ancien responsable agricole Jacob est aussi un expert en grosses bottes crottées. Qu'en face, certains, à partir de réels problèmes, ne fassent guère plus dans la dentelle ne doit pas surprendre un monde habitué à de tels procédés. Personnellement, je ne cherche pas à faire le tri entre ces deux mondes. Je note simplement que certaines pratiques de productions ne bénéficient qu'à un petit nombre d'agriculteurs alors que c'est l'ensemble de la filière qui voit son image dévalorisée et la totalité de la population qui paie l'assainissement des eaux.
commentaires agriculteurs

chavaignes
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mardi 15 février 2011 - 08h41

Trouvez un moyen pour pouvoir les assigner en justice et demander d'énormes dommages et intérêts; En les saignant financièrement à blanc vous les rendrez peut-être moins bêtes . Ce ne sont que de dangereux ayatollahs de l'environnement. Si on les laisse faire, les émeutes de la faim n'auront pas lieu qu'en Tunisie, Egypte, Algérie etc, mais chez nous car il n'y aura plus assez à manger. Demandez donc à ceux qui crèvent de faim partout dans le monde s'ils n'aimeraient pas profiter de notre nourriture; au cas où ces gens de France environnement ne l'auraient pas remarqué ils sont des milliers à se noyer chaque année pour venir chez nous; alors la démolition de notre agriculture (la meilleure du monde) ça suffit!
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