L'agence de notation Standard and Poor's a abaissé mercredi d'un cran, de A à A-, la note du premier exportateur mondial de lait, la coopérative néo-zélandaise Fonterra, qui a réagi en défendant ses investissements.
« Une forte hausse des investissements et une importante acquisition financée par de la dette ont coïncidé avec une volatilité des prix du lait en 2015 », a mis en avant l'analyste de Standard and Poor's, Brenda Wardlaw, pour justifier cette décision, lors d'une conférence téléphonique. Standard and Poor's avait menacé Fonterra d'une telle dégradation au mois d'août, lorsqu'il avait placé la note du groupe néo-zélandais sous surveillance négative, signe d'un possible abaissement à brève échéance.
Après des records en 2013, les prix mondiaux du lait ont chuté en 2015, atteignant leurs plus bas en 12 ans. Ils ont été victimes d'une surabondance de l'offre et d'une chute de la demande, principalement à cause du ralentissement économique en Chine, qui a été le moteur du boom des produits laitiers. C'est dans ce contexte que Fonterra est entré en mars au capital du Chinois Beingmate pour plus de 500 millions d'euros, afin d'accroître sa présence en Chine.
« Reprise des prix mondiaux du lait »
Le directeur financier de Fonterra, Lukas Paravicini, a réagi à l'annonce de Standard and Poor's en défendant les investissements de la coopérative. « Ils renforcent la coopérative et nous mettent dans des conditions favorables pour affronter le futur », a-t-il affirmé dans un communiqué. « Nous avons accru notre capacité de fabrication en Nouvelle-Zélande (...) et nos investissements en Chine renforcent notre présence dans notre premier marché », a assuré M. Paravicini. « Notre endettement est au niveau attendu à ce stade des investissements ».
Le directeur financier s'est félicité d'une « reprise des prix mondiaux du lait ». « C'est un signe positif pour le secteur, mais le marché reste exposé à une instabilité », a pour sa part commenté Brenda Wardlaw.
A télécharger :
- Tableau de bord hebdomadaire du lait et des produits laitiers (FranceAgriMer)
- Milkhebdo (Agritel, 12 octobre 2015)
Une instabilité permanente, voila notre avenir
jeudi 15 octobre 2015 - 14h13
A ne pas vouloir changer notre façon de voir l'avenir du toujours plus grand. Ce qui se passe en Nouvelle Zélande, nous l'avons sous les yeux notre avenir, surproduction, crise dans le monde et notre prix rémunérateur disparaît à chaque fois pour les producteurs. Pour combien de temps nul ne le sait, mais nous avons les spéculateurs pour nous aider dans ces moments difficiles.... Par contre le transformateur a lui la possibilité de s'adapter, pas le producteur. Ne pas oublier que nos productions sont réservées pour une nourriture de masse, pour des populations instables, à faibles revenus... Cela se traduit par un prix toujours faible aux producteurs. Alors que produire des produits de qualité supérieure, pour un marché plus stable, les consommateurs en France et de par le monde, absorberaient certainement plus facilement ces productions, à un prix plus rémunérateur pour le producteur surtout avec un label France à condition que celui ci ne soit pas galvaudé.