Lors d'une réunion organisée le 3 juillet 2012, Jean-Pol Verzeaux, président de Coop de France déshydratation, a rappelé les nombreux intérêts environnementaux que présente la luzerne.
« L'Europe est déficitaire en protéine à hauteur de 70 % et la France à hauteur de 50 %, le développement de la luzerne permettrait de réduire notre dépendance aux importations de soja », a-t-il souligné. Il a également souligné le travail de lobbying auprès des institutions européennes, notamment en ce qui concerne la mise en avant de l'intérêt de la luzerne dans le verdissement de la Pac.
Jean-Pol Verzeaux a insisté sur l'intérêt que pouvait présenter la culture pour atteindre les critères fixés par le plan Ecophyto 2018. « La luzerne permet de résoudre la problématique de moindre utilisation d'intrants tout en faisant valoir un arrière-effet positif pour les cultures suivantes. Il s'agit d'une plante pérenne qui présente un intérêt certain pour la qualité des eaux et la biodiversité. Il faut maintenant essayer de convaincre de nouvelles régions de produire des légumineuses et, en priorité, de la luzerne » a-t-il conclu.
Thierry Maleplate, ingénieur conseil chez Coop de France déshydratation, a expliqué que « le syndicat des déshydrateurs de fourrage mène la recherche et le développement sur la luzerne en concertation avec les instituts techniques ». La déshydratation concerne 70.000 ha sur un total de 300.000 ha implantés en luzerne. Le principal débouché concerne l'alimentation animale (bovins laitiers principalement, mais aussi bovins à viande, chevaux, chèvres, lapins, volailles et surtout filières de fromage AOC). La luzerne déshydratée à destination animale se présente sous deux formes : les granulés et les ballots de 300 à 400 kg.
Pour Thierry Maleplate, la déshydratation est le mode de conservation qui garantit la meilleure valeur nutritive de la luzerne dans le temps. Selon lui, cette méthode de conservation est supérieure aux autres alternatives (foin, ensilage et enrubannage) et permet également un tannage des protéines (protection des protéines qui traverse le rumen sans êtres dégradées). « C'est un fourrage parfaitement normé, riche en protéines de haute valeur nutritionnelle et riche en oméga 3. Des produits luzerne déshydratée sont autorisés sous forme de complément alimentaire pour l'homme », a précisé l'ingénieur.
