La France Agricole : Pourquoi négocier un nouvel accord interprofessionnel sur la contractualisation ?
Emmanuel Coste, président de l'interprofession ovine : « La loi de modernisation agricole prévoit la mise en place de contrats de vente entre producteurs et acheteurs. L'accord, en cours de signature à Interbev, fixe les clauses minimales devant y figurer. Il concerne les agneaux destinés à l'engraissement ou à la boucherie lors de leur première mise sur le marché. D'ici à la fin de mars, nous devrions conclure un autre accord interprofessionnel avec les abatteurs et la grande distribution. L'objectif est que toute la production soit commercialisée via un système contractuel. L'avancée sera progressive. En 2011, les propositions de contrat devront couvrir au moins 50 % de l'approvisionnement des acheteurs, 60 % en 2012 et 70 % en 2013. »
Que prévoit cet accord ?
Emmanuel Coste : « Les nouveaux contrats préciseront les clauses de détermination et de révision des prix des produits. Ces dernières doivent permettre aux éleveurs d'évaluer leur prix de vente sur l'année. Pour cela, ils pourront s'appuyer avec les acheteurs sur un indicateur librement choisi, comme les cotations. Ou alors se baser sur les indicateurs élaborés par Interbev. Les différentes familles sont en train de travailler sur ce sujet. Les éleveurs continueront de fournir un calendrier de mise sur le marché sur lequel ils préciseront les volumes à livrer par catégorie et pour chaque contrat signé. Ainsi, si un éleveur choisit de commercialiser sa production avec trois opérateurs, il devra transmettre trois plannings de livraison. »
Cela change-t-il quelque chose pour la majoration de la prime à la brebis ?
Emmanuel Coste : « Non, cet accord ne remet pas en cause les 3 euros par tête. Et les contrats pourront toujours être signés avec des organisations de producteurs, commerciales ou non. Le but de la contractualisation est de garantir les prix, notamment grâce à une meilleure connaissance de l'offre. Les calendriers prévisionnels des sorties nous permettront de développer des actions de communication lorsque les ventes sont difficiles. Nous attendons maintenant sa validation par l'autorité de la concurrence. »