La Région Pays de la Loire va se porter partie civile aux côtés des riverains dans l'affaire de pollution aux PCB détectée autour de l'usine Aprochim, de Grez-en-Bouère (Mayenne), spécialisée dans le traitement de déchets contaminés, a annoncé un communiqué mardi.
« Si le préjudice porté à l'image de marque, à la réputation et au patrimoine naturel de la Région est avéré, il doit pouvoir donner lieu à des sanctions », a estimé dans ce communiqué Jacques Auxiette, le président du Conseil régional. « C'est pour cette raison qu'il nous semble légitime de nous joindre à la plainte déposée par les riverains. »
Le parquet de Laval a ouvert en décembre une information judiciaire pour « mise en danger de la vie d'autrui et pollution », après plusieurs plaintes déposées par des riverains inquiets pour leur santé et par des associations de protection de l'environnement.
L'usine Aprochim, spécialisée dans le traitement de déchets dangereux, a été placée sous surveillance en janvier 2011 après détection de taux anormalement élevés de PCB dans la production de plusieurs fermes voisines (lait, viande et œufs). Depuis, six troupeaux de bovins ont dû être abattus.
Une campagne de prélèvements sanguins doit être menée en janvier auprès des riverains alors que le suivi médical des salariés a permis de déceler, depuis 2007, des taux d'imprégnation aux PCB supérieurs aux normes chez une vingtaine de techniciens en production.
Après la découverte de ces anomalies, les autorités avaient demandé à l'entreprise d'améliorer la protection des salariés mais aussi de confiner les activités de dépollution dans une enceinte fermée.
« Il faut que ça bouge et qu'on mandate des experts pour y voir plus clair sur l'imprégnation réelle de la pollution, pour dire si les exploitations les plus impactées vont pouvoir repartir. Et si oui, comment », a pour sa part commenté Jean-Marc Guesdon, président du Collectif de riverains.
Jusqu'à présent, Aprochim, filiale du groupe Chimirec par ailleurs poursuivi pour des « pratiques déviantes dans l'élimination de déchets », a contesté sa responsabilité dans la pollution.