Devant l'assemblée générale des interprofessions avicoles, mercredi à Angers, Arnaud Marion, directeur général du groupe Doux, a réaffirmé l'importance du poulet de grand export pour la filière française. Il a enjoint les acteurs de la filière du poulet de chair à profiter de la période favorable actuelle pour se préparer à la remontée de l'euro par rapport au dollar.
Le dirigeant dresse un bilan positif de l'année passée. « Nos volumes ont augmenté de 3 %. Nous espérons 6 à 8 % de croissance en 2015. L'exportation n'est pas un problème, mais une solution, insiste-t-il. Tout le monde a compris que l'argent des subventions était redistribué et que la disparition de 20 % de la production [nationale de poulet] renchérirait les coûts pour le reste du secteur. »
Compétitivité retrouvée
À n'en pas douter, Arnaud Marion considère que les difficultés sont derrière le groupe Doux. « Les marchés sont là, poursuit-il. La parité entre l'euro et le dollar n'explique pas tout, mais c'est un fait discriminant. Le différentiel de compétitivité entre la France et le Brésil était de 260 €/t le 1er janvier 2012, à l'avantage du Brésil. Si on fige la parité des monnaies, l'écart est aujourd'hui de 40 €/t au profit de Doux. »
C'est une façon d'expliquer que Doux a restructuré ses outils. Le dirigeant sait aussi que l'enveloppe de 15 millions d'euros qui a remplacé les restitutions ne sera probablement pas renouvelée, et que la parité actuelle entre l'euro et le dollar s'inversera à un moment ou à l'autre. « Nous avons encore 18 mois de politique monétaire favorable devant nous, prévient Arnaud Marion. Profitons-en pour travailler à ne pas tout remettre en cause lorsque l'euro remontera. »