« Logements insalubres, ghettoïsation, heures et jours travaillés non déclarés, revenus dérisoires, soins inaccessibles... » Après avoir enquêté en Allemagne et en Italie, la Confédération paysanne dresse un « constat alarmant » sur les conditions de travail des saisonniers-migrants dans l'agriculture de ces deux pays.
« L'exploitation d'une main-d'œuvre vulnérable au profit de l'industrialisation de l'agriculture se systématise et s'organise massivement sous prétexte de compétitivité économique, expose le syndicat dans un communiqué. Les témoignages des travailleurs migrants, dont une forte proportion est issue du milieu agricole, ainsi que des accompagnateurs sociaux, des militants antiracistes, et des associations paysannes rencontrées, confirment les pratiques illégales et mafieuses d'entreprises institutionnelles sur le territoire européen (coopératives de travail, sociétés de prestations de services, sous-traitants, etc.) ».
Au vu des résultats de son enquête, la Confédération paysanne demande notamment aux pouvoirs publics une harmonisation des règles européennes pour garantir un rapport au travail acceptable pour tous, ainsi qu'une « conditionnalité sociale des aides ».
Elle réclame également l'arrêt de la « politique de concentration des bassins agricoles à vocation de production de masse à bas prix pour l'exportation » et fait savoir qu'elle poursuivra, avec ses partenaires européens, ses actions « pour faire connaître ces réalités et défendre les travailleurs de la terre ».