La Commission européenne a rendu publiques, le 10 juillet, ses prévisions pour 2015 et 2016 dans les secteurs du lait, des viandes et des cultures arables.
Dans le secteur porcin, la Commission considère que tous les éléments sont réunis pour que la production augmente en 2015 : des prix de l'aliment en baisse et un cheptel de truies en hausse. Les abattages ont d'ailleurs augmenté de 5,6 % au premier trimestre de 2015 comparé à la même période en 2014.
L'Espagne est en tête de peloton, et compte presque 12 % de porcs en plus. Son nombre de truies augmente de 5 %. En Pologne, le rebond atteint 6,6 %, mais ne concerne pas le cheptel reproducteur. La Commission voit deux explications à cette remontée polonaise : une augmentation de la prolificité des truies et des importations croissantes de porcelets.
La Commission admet que des producteurs pourraient rencontrer des difficultés financières, le prix de vente des porcs ne couvrant pas leur coût de production. Cette situation la conduit à considérer que la croissance de la production pourrait ralentir d'ici à la fin de l'année. Elle évoque le chiffre de +1,8 % d'avril à décembre 2015 par rapport à l'an dernier.
Au final, la Commission limite sa prévision d'augmentation à 3 % pour l'année 2015, et à 0,9 % pour 2016. Avec davantage de viande disponible à un prix inférieur, un euro moins fort, et une demande asiatique dynamique, Bruxelles parie sur une progression des exportations européennes en 2015.
Dans le secteur avicole aussi, le prix de l'aliment en baisse soutient la croissance de la production. Au premier trimestre, la production nette s'envole de 4 % comparé à la même période de 2014. La Pologne se distingue là aussi avec une hausse de 16 %, suivie par l'Espagne (+8 %), la France (+4 %) et l'Allemagne (+2 %).
Sur l'année 2015, la progression de la production de viande de volaille pourrait atteindre 2 %, soit 240.000 t de plus qu'en 2014. La tendance positive persisterait en 2016 s'il n'y a pas de perturbation majeure (problème sanitaire, augmentation du prix de l'aliment...).
La grippe aviaire aux Etats-Unis dans des élevages de dindes et de poules pondeuses, et la parité euro/dollar, ont permis à l'Europe de grappiller des parts de marché à l'exportation, notamment en Asie et en Afrique. Sur les quatre premiers mois de 2015, les exportations ont grimpé de plus de 5 %. Sur l'année, elles s'envoleraient de plus de 6 %.