Le ministère de l'Agriculture a apporté jeudi des précisions sur les propositions de la France dans la lutte contre la volatilité des matières premières agricoles et pour la création « d'une nouvelle gouvernance mondiale de l'agriculture ».
Une réunion ministérielle du G20, actuellement présidé par la France, est prévue en juin à Paris pour discuter de cette question et présenter des propositions lors du sommet décisionnaire qui aura lieu en novembre.
Pour assurer plus de « transparence » sur les marchés, Paris est favorable à la création d'une base de données mondiale qui regrouperait les principales informations sur les productions agricoles (stocks, cultures, production, consommation...).
Cet outil s'inspirerait de celui mis en place dans le secteur du pétrole avec le Joint Oil Data Initiative (JODI). Il s'agirait d'harmoniser les données disponibles sur les marchés agricoles, pour les rendre utilisables.
Toujours dans un souci de « transparence », Paris suggère qu'une « distinction » soit faite entre opérateurs « spéculatifs » et « commerciaux ». Le système fonctionne aux Etats-Unis où les opérateurs disposent d'une sorte de « carte d'identité » sur laquelle ils déclarent leur profil.
Pour lutter contre la spéculation, Paris se prononce aussi pour des « limites de position », un système qui empêcherait un opérateur d'acheter en grandes quantités créant ainsi artificiellement un phénomène de rareté. Ce dispositif existe aux Etats-Unis (Dodd Frank Act, juillet 2010). La France espère aussi parvenir à un système d'enregistrement des opérations de gré à gré.
Paris souhaite également une « meilleure coordination » entre les membres du G20 pour éviter des flambées des prix sur les marchés comme l'été dernier lorsque la Russie a décidé un embargo sur ses exportations de blé. Le gouvernement français irait jusqu'à prôner l'utilisation par l'OMC de dispositifs pour interdire ou limiter les restrictions à l'exportation, notamment vers les pays les plus pauvres.
La France prône également une aide aux pays les plus vulnérables, avec la création ou le renforcement de réseaux de stocks et notamment de stocks d'urgence.