L'étendue des zones humides comme les marais et les tourbières a été réduite de 6 % en quinze ans sur l'ensemble du globe, soit une perte de zones humides de 330.000 km², notamment sous la pression démographique, selon une étude.
L'étude, réalisée par des chercheurs du CNRS et de l'Institut de recherche pour le développement, vient d'être publiée dans la revue Geophysical Research Letters.
Marais, lagunes, marécages et tourbières couvrent moins de 5 % des terres émergées sur l'ensemble du globe mais « jouent un rôle majeur dans les activités humaines, la biodiversité, le climat et le cycle de l'eau », rappelle le CNRS dans un communiqué.
En effet, les zones humides produisent un tiers du méthane atmosphérique, l'un des principaux gaz à effet de serre, « influencent les échanges d'eau douce des continents vers la mer et modifient la météorologie locale en amplifiant l'évaporation », souligne le texte.
Les chercheurs ont, pour la première fois, cartographié les zones humides et leur dynamique temporelle à l'échelle du globe, entre 1993 et 2007, en combinant et analysant simultanément un très grand nombre d'observations issues de satellites.
Ils ont constaté que l'étendue des zones d'eau varie fortement au cours de l'année et aussi d'une année à l'autre, avec une forte modulation durant les épisodes d'El Niño.
Mais surtout ils ont établi que la superficie des zones humides avait diminué en quinze ans de 6 %, surtout dans les régions tropicales et subtropicales. La zone des 30 degrés autour de l'Equateur représentait 57 % du déclin total, qui était dans ces régions de 7 %. Les plus fortes baisses se concentraient là où sont recensées les plus importantes augmentations de population.
La pression démographique sur les cycles hydrologiques « interviendrait notamment par l'assèchement des marais pour l'urbanisation et par l'augmentation des prélèvements d'eau dans les zones humides », selon les chercheurs.