Recul du colza

Les prix des oléagineux terminaient la semaine en baisse, vendredi, sur un marché européen qui, sans autre indicateur, accompagnait le recul des cours du pétrole, ont indiqué les opérateurs.

Les cours du brut refluaient vendredi matin, le baril de «light sweet crude» pour livraison en septembre passant sous le seuil des 123 dollars, à 112,36 dollars vers 11H00 à Paris, contre 124,08 dollars jeudi soir à New York.

Le reflux du pétrole rend moins attractifs les biocarburants, notamment le biodiesel produit à partir des huiles végétales (soja, colza, palme).

«Le marché européen anticipe également un recul de la filière soja à l'ouverture du marché américain», affirme un courtier.

Malgré des ventes hebdomadaires supérieures aux attentes, le soja avait clôturé en légère baisse jeudi soir sur le CBoT de Chicago. «Le repli devrait être plus marqué vendredi à l'ouverture, conséquence de la baisse du prix du pétrole et d'une hausse de la production en Chine», a prévenu un courtier.

Dans un rapport publié vendredi 1er août, le département d'Etat à l'Agriculture américain (USDA) estime que la Chine devrait produire 56,2 millions de tonnes (Mt) de graines oléagineuses cette année, soit 3,4 Mt de plus qu'en 2007.

«La Chine est le premier importateur mondial de graines de soja, avec 34 Mt en 2007. Une hausse de sa production pourrait réduire ses achats à l'extérieur, notamment aux Etats-Unis, premier producteur mondial», selon un analyste.

En Europe, les prix du colza suivent le mouvement baissier initié par le pétrole, dans l'attente de la fin de la récolte. «La tendance est incertaine et les fondamentaux plaident plutôt pour un scénario tendu pour la prochaine campagne», indique un analyste.

Vendredi, à la mi-journée, la graine de colza traitée sur l'Euronext cédait 3 euros dans un volume d'affaires encore modeste de 196 lots échangés en fin de matinée. L'échéance novembre valait 410,25 euros.

Sur le marché physique, le prix de la graine de tournesol demeurait sur des niveaux nominaux de 445 euros/t livrée sur les usines de Saint-Nazaire dans un marché sans réel intérêt acheteur.

Les cours des produits dérivés du soja importés sur la Bretagne (tourteaux, huiles) étaient baissiers, répercutant le recul du soja et du pétrole. «Mais le raffermissement du dollar limite la baisse», constate un courtier.