Bien implanté, le colza semble avoir mieux résisté et suscite un peu d'espoir, même si le rendement sera bien inférieur aux deux dernières campagnes (35 à 40 q/ha). Ce céréalier de la Champagne berrichonne n'a pas connu pareil sinistre depuis une quinzaine d'années.
« Ces deux derniers mois, nous n'avons reçu que 10 à 20 mm en plusieurs épisodes selon les parcelles. La chaleur aidant, les stades se sont accélérés et les réserves utiles comprises entre 70 et 115 mm ont rapidement chuté. Résultat : beaucoup de talles ont régressé et le peuplement épis est très faible. Maintenant, c'est le poids de mille grains qui risque d'être affecté si la pluie n'arrive pas. »
Comme beaucoup d'agriculteurs échaudés par le retournement des cours en 2008, Jean-Luc Dagois a vendu du blé en contrat Matif avant moisson. « J'ai limité mes engagements à 150 tonnes. Ainsi, je ne devrais pas avoir de difficultés à honorer mes contrats. Je regrette simplement d'avoir vendu un peu tôt à 190 €/t alors que les prix pourraient grimper avec la sécheresse. »
Rendement en paille affecté
Cette dernière va également affecter le rendement en paille alors que les éleveurs la recherchent pour la substituer aux fourrages. « Par solidarité, j'ai décidé cette année d'en vendre au moins une partie en andains aux négociants qui m'ont sollicité. Dans les terres plus profondes, j'hésite encore car je crains de pénaliser la structure si le pressage s'effectue après le retour des pluies. Je déciderai en fonction des conditions du moment. »
Conséquence prévisible d'un printemps inhabituel, la trésorerie va s'assécher aussi alors que le prix des intrants flambe. « L'équipement de la ferme me permet d'attendre des jours meilleurs, les éventuels investissements sont tous différés d'au moins une campagne. »
par Vincent Thècle (publié le 27 mai 2011)
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