Christian Dumollard est producteur de lait et de viande dans l'avant-pays savoyard, à 450 mètres d'altitude. Avec les trois autres associés du Gaec, il élève 110 laitières de races tarine, abondance et montbéliarde, ainsi que 25 charolaises. Il n'a pas souvenir d'une telle sécheresse.

« En 1976, il avait plu jusqu'au 24 avril. Cette année, nous n'avons rien eu depuis la neige de décembre, hormis deux orages de 15 ou 20 mm. C'est pire qu'en 1976, qui était pire que 2003. »

Du côté des fourrages, « il manque 40 % de foin sur la première coupe. S'il ne pleut pas, ce sera 70 % de moins sur le regain. Les parcs sont déjà grillés alors que les grosses chaleurs ne sont pas encore là. Le maïs a été semé de bonne heure mais on ne sait pas s'il sera récolté. L'orge d'automne blanchit comme si elle était mûre, mais elle n'est pas à maturité. On ne sait pas encore ce qu'il va se passer mais on craint le pire. Juin sera déterminant. »

Recensement des besoins fourragers au niveau du département

Pour l'heure, Christian Dumollard prévoit de conserver tout le blé pour l'autoconsommation sur la ferme. Il va demander à son fabricant d'aliments de lui bloquer de la luzerne déshydratée. Il cherche une estive où parquer les génisses cet été, comme en 2003. Mais il n'est pas question de décapitaliser le cheptel : il y a les emprunts à rembourser et le quota à produire.

En revanche, le Gaec sera peut-être contraint de vendre des animaux plus tôt en saison s'il ne trouve pas à les nourrir correctement.

A l'échelon départemental, un recensement des besoins fourragers est programmé pour la fin de mai, avant d'éventuelles commandes groupées de paille, de foin, de luzerne… selon les disponibilités. Christian Dumollard sait déjà que « tout va être hors de prix ». Il faudra néanmoins s'en tenir au cahier des charges de la tomme de Savoie qu'élabore la Coopérative laitière de Yenne, toute proche.

Benoît Contour

(publié le 27 mai 2011)