Chez la vache laitière, la charge parasitaire en strongles est généralement réduite et constituée surtout de larves d’Ostertagia (au stade 4) qui vivent au ralenti. Toutefois, sur des individus dont le métabolisme de production peut être dix fois plus élevé que le métabolisme d’entretien, ce n’est pas tant la charge parasitaire qui compte que la réaction à l’infestation. Elle se traduit souvent par des phénomènes d’hypersensibilité qui réduisent l’appétit. Ainsi, il a été montré récemment que les animaux (et les troupeaux) qui montraient les réactions sérologiques les plus élevées vis-à-vis des parasites tiraient un bénéfice supérieur des traitements antiparasitaires en matière de production laitière. Inversement, traiter au mauvais moment peut aggraver le risque. C’est le cas des élevages qui pratiquent une vermifugation systématique au tarissement… Une option à proscrire. En effet, on réintroduit toute l’année des animaux qui ont perdu une partie de leur immunité. Ceux-ci recyclent alors les parasites et augmentent le risque parasitaire pour le troupeau.
Dans la majorité des conditions d’élevage, ce n’est pas le parasitisme mais l’alimentation, la conduite d’élevage, le logement ou l’état sanitaire des animaux qui sont les facteurs limitants de la production laitière. Il importe donc de les maîtriser avant d’envisager des bénéfices notables après vermifugation.
Deux stratégies majeures
Lorsque tout est réglé ou que le parasitisme par les strongles est assez important pour limiter la production, il est légitime de considérer le traitement antiparasitaire comme un outil intéressant.
Deux stratégies sont alors envisageables. Dans les troupeaux à production élevée ou dans lesquels l’immunité des primipares est insuffisante, la mise en place d’un traitement d’éprinomectine (*) trois semaines après la mise à l’herbe est intéressante. Ce traitement élimine les parasites présents et limite le recyclage parasitaire pendant six semaines. Il permet enfin une ré-infestation progressive des animaux, de même qu’il contrôle les réinfestations (précoces) par Dictyocaulus viviparus (bronchite vermineuse). Dans les troupeaux à production moyenne, seul le traitement des primipares et des hautes productrices sera envisagé, avec de l’éprinomectine trois semaines après le lâcher, ou au vêlage s’il a lieu au pâturage. On utilisera un benzimidazole (*) si le vêlage a lieu en stabulation.
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(*) Produits soumis à prescription vétérinaire.
par Philippe Camuset, vétérinaire dans la Seine-Maritime et membre de la commission parasitologie de la SNGTV (publié le 2 mars 2007)
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